Inspiré par Pong, l’un des tout premiers jeux vidéo, Steven Lisberger se passionne pour l’informatique et imagine un monde entier à l’intérieur des programmes. Il fonde un studio pour développer un teaser de ce que pourrait devenir le projet et Disney accepte d’en faire un film au début des années 80. En 2010, le monde fut subjugué par le deuxième film et une génération entière put découvrir l’univers fantastique de Tron. Retour sur deux films devenus cultes !

 

Fasciné par les images virtuelles de Pong, Lisberger réalise pourtant que transposer ces techniques au cinéma ne serait pas chose aisée. Malgré cela, le concept de Tron s’enracine dans son esprit pendant des semaines, le début de l’aventure commence. Le monde de Tron captive car il est facile de s’émerveiller à imaginer ce qu’il pourrait se passer à l’intérieur de son ordinateur, dans les circuits imprimés et dans une dimension ou un plan inaccessible à notre existence. À l’intérieur de ce monde, un espace d’angles et de lumières, de lignes colorées et de structures minimalistes dans des ténèbres éternelles.

 

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On y suit l’aventure de Kevin Flynn (Jeff Bridges) un humain alors considéré comme « l’utilisateur », Tron et Crom alors qu’ils tentent de se frayer un chemin à travers ce monde pour trouver un portail capable de ramener Kevin vers son monde. Dans le deuxième film de 2010, il s’agit déjà pour Sam Flynn d’échapper aux nombreuses épreuves qui se dressent devant lui alors qu’il tente de comprendre ce qu’il est advenu de son père avant de rencontrer une seconde version de ce dernier, CLU, devenu le chef de tous les programmes de la grille. Celui-ci tente de s’approcher du statut de créateur du vrai Kevin Flynn et lève une armée pour accomplir ses desseins.

Si l’univers de base des deux films est le même, leur traitement est très distinctement différent. Tron : L’Héritage reprend toutes les machines du premier film et les modernise à l’aide de la CGI et en fait une version plus flashy, plus lumineuse, plus explosive, avec des sons menaçants et une bataille aérienne qui emprunte davantage à Star Wars qu’à l’univers originel. Arrivé avec la technologie IMAX 3D, Tron fut la grande claque visuelle du début de la décennie. Que l’on aime le film ou non, sa qualité visuelle est indéniable. Malheureusement, cette beauté ne suffit pas à gommer les défauts de sa structure narrative.

 

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Toutes les scènes qui prenaient le temps de développer ce monde alternatif dans le premier film sont absentes. La scène magnifique du premier film où les protagonistes prennent le temps de s’abreuver à un point d’eau et où l’on observe en silence les bienfaits de son énergie sur les utilisateurs était exactement le genre de moment nécessaire à l’immersion du spectateur dans le film. Même la transition du monde réel au digital était fantastique, avec la digitalisation du corps de Kevin qui se fait progressivement effacer par le laser le transportant ensuite dans l’autre dimension.

Dans le nouvel épisode, son fils écrit sur le clavier de l’ordinateur dans la salle secrète de son père et après un flash blanc et bleu se retrouve en deux secondes dans le monde de Tron. Oui, le deuxième film est magnifique à regarder, mais le film manque cruellement de l’âme qui faisait le charme du premier. L’incroyable bande-son signée par les Daft Punk est captivante, mais l’omniprésence de son atmosphère ne laisse aucun temps mort au film, aucun moment de répit pour que le spectateur puisse se laisser porter calmement et s’émerveiller du monde de Tron. Tout va trop vite et l’on ressort de l’ensemble les yeux écarquillés, mais le coeur muet.

 

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Les deux films sont donc deux aspects du même monde, mais traité différemment, chacun en corrélation avec l’époque dans laquelle il a été accueilli. Si le premier épisode propose un univers vivant et fantastique à découvrir, le deuxième manque de coeur tout en proposant un traitement visuel époustouflant qui a marqué toute une génération et relevé le niveau de l’utilisation de la CGI au cinéma. Et vous, quelle approche du monde de Tron préférez-vous ?

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