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Un fossile rare révèle l’ultime repas mortel d’un trilobite il y a 465 millions d’années

Il semble que l’animal se soit presque gavé jusqu’à l’éclatement

trilobite
— vichie81 / Shutterstock.com

Des paléontologues ont récemment décrit un fossile de trilobite unique, révélant que l’ancien arthropode avait un appétit pour le moins vorace.

Un spécimen unique

Anciens arthropodes marins fascinants, les trilobites peuplaient les océans du globe du début Cambrien à la fin du Permien (il y a environ 521 à 252 millions d’années). Bien que des dizaines de milliers de fossiles aient été découverts au fil des décennies, le spécimen de l’espèce Bohemolichas incola récemment décrit présentait une caractéristique inédite : le contenu parfaitement préservé de son dernier repas.

« La plupart des témoignages de ces créatures dont nous disposons se résument à leurs carapaces rejetées lors de la mue, comme les crabes modernes », explique Per Ahlberg, chercheur à l’université d’Uppsala et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. « Ce qui implique l’absence de tissus mous et organes internes. »

Par chance, il s’avère que l’individu étudié, mis au jour en République tchèque, avait été enseveli vivant lors d’une coulée de boue sous-marine.

— © Ahlberg et al. / Nature 2023

Pour établir le contenu de l’estomac de cette créature vieille de 465 millions d’années, Ahlberg et ses collègues ont passé le fossile aux rayons X à haute résolution, ayant permis de créer des modèles numériques tridimensionnels ultra-détaillés. « Il nous a ensuite suffi de comparer la structure des fragments de coquilles présents dans l’intestin à celles d’organismes fossiles connus pour déterminer son ultime repas », détaille Ahlberg.

Gavage mortel

Les scanners ont révélé que le trilobite avait consommé des crustacés, étoiles de mer et mollusques anciens. Un régime alimentaire particulièrement varié indiquant que ces arthropodes se nourrissaient de créatures vivantes et de carcasses d’organismes marins, qu’ils pouvaient avaler entièrement ou dont ils brisaient préalablement l’enveloppe.

Selon Ahlberg, les faibles signes de digestion suggèrent que l’animal se soit presque gavé jusqu’à l’éclatement. Une stratégie observée chez certains arthropodes modernes, visant à déclencher la mue.

En août dernier, l’examen d’un fossile vieux de 180 millions d’années avait de son côté révélé le dernier repas fatal d’un poisson jurassique.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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