carnivore à dents de sabre
— © Alex Uchytel / Wikimedia Commons

Des chercheurs ont découvert en Afrique du Sud des fossiles d’un animal préhistorique qui vivait à l’origine en Russie. Il s’agit d’Inostrancevia, un reptile carnivore de la taille d’un tigre, doté de longues canines acérées. Ce gorgonopsien aurait parcouru plus de 10 000 kilomètres pour trouver de la nourriture dans un monde en crise.

Une époque chaotique

Il y a environ 252 millions d’années, la Terre a connu la plus grande extinction de masse de son histoire, appelée la “Grande Mort”. Près de 90 % des espèces vivantes ont disparu à cause des bouleversements climatiques et géologiques. C’est à cette époque que les dinosaures ont commencé à apparaître.

Les écosystèmes étaient très instables et les grands prédateurs devaient se déplacer sur de longues distances pour survivre. C’est le cas d’Inostrancevia, qui a quitté son habitat d’origine en Sibérie pour s’installer temporairement en Afrique du Sud, où il a remplacé les carnivores locaux qui avaient déjà disparu.

Un témoignage précieux

L’étude, publiée dans la revue Current Biology, révèle qu’Inostrancevia était le plus grand et le plus spécialisé des gorgonopsiens, les premiers prédateurs à dents de sabre de l’histoire de la vie. Il mesurait entre 3 et 4 mètres de long et pouvait ouvrir sa mâchoire à un angle très large pour mordre ses proies.

Les fossiles d’Inostrancevia ont été trouvés dans le bassin du Karoo, en Afrique du Sud, un site riche en informations sur l’extinction du Permien. Ils montrent que cet animal a été un indicateur de la crise écologique qui se préparait. Il est apparu et a disparu peu avant la Grande Mort, comme un “canari dans la mine de charbon”.

carnivore à dents de sabre
— © Dmitry Bogdanov / Wikimedia Commons

Une leçon pour l’avenir

Les chercheurs soulignent que l’histoire d’Inostrancevia est comparable à celle des grands prédateurs actuels, qui sont menacés par les activités humaines. Les loups, les tigres ou les lions sont parmi les premières victimes de la destruction de leur habitat ou de la chasse.

En étudiant les effets des extinctions passées sur les écosystèmes, les scientifiques espèrent sensibiliser le public à la situation actuelle, qui ressemble à celle qui a précédé la perte de biodiversité à la fin du Permien.

Nous n’avons pas beaucoup de données comparatives. La Grande Mort est le meilleur exemple de ce qui nous arrivera si nous ne réussissons pas à résoudre la crise climatique. La seule différence, c’est que nous savons maintenant comment y faire face et la résoudre”, conclut Pia Viglietti, chercheuse au Field Museum de Chicago et co-auteure de l’étude.

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