
Près de la mer de Galilée, une découverte inattendue vient de faire ressurgir un pan d’histoire byzantine. Caché depuis près de quatorze siècles, un précieux butin d’or et de bijoux vient d’être mis au jour, et il pourrait bien éclairer une époque troublée du VIIᵉ siècle. Explications.
Un trésor d’or et de pierres précieuses
Lors d’une exploration des vestiges de l’ancienne cité d’Hippos (ou Sussita), sur les pentes du plateau du Golan, Edie Lipsman, un spécialiste des détecteurs de métaux, a vu son appareil s’emballer : sous une pierre et entre deux vieux murs reposaient 97 pièces d’or pur et plusieurs bijoux finement ouvragés (boucles d’oreilles ornées de perles, de pierres semi-précieuses et de verre).
Michael Eisenberg, archéologue à l’université de Haïfa et codirecteur des fouilles, parle de l’un des cinq plus grands trésors d’or de la région pour cette période, et du tout premier retrouvé à Hippos.
Les pièces, certaines encore enveloppées de fragments de tissu, représentent différents empereurs, de Justin Iᵉʳ (518-527) jusqu’au début du règne d’Héraclius (610-641). On y trouve des solidi (pièces d’or de forte valeur), des semissis (moitié de solidus) et des tremissis (tiers de solidus), dont une particulièrement rare, probablement frappée à Chypre en 610 lors de la révolte d’Héraclius l’Ancien et de son fils contre l’empereur Phocas.
A metal detectorist discovered a Byzantine era hoard of gold coins and jewelry near the Sea of Galilee. https://t.co/1tAtxOrOoJ
— Live Science (@LiveScience) September 26, 2025
Témoignage d’une époque de chaos
Pourquoi ce trésor a-t-il été enfoui ? Les archives rapportent qu’en 614, l’Empire sassanide, qui couvrait alors l’Iran et une partie du Moyen-Orient, envahit la Palestine byzantine. Face à l’avancée des troupes étrangères, les habitants des villes chrétiennes, dont Hippos, auraient caché leurs richesses. Jérusalem tomba, fut reprise par les Byzantins une quinzaine d’années plus tard, puis passa sous contrôle musulman en 636. La cité d’Hippos, elle, déclina et fut définitivement abandonnée après un violent séisme en 749.
Selon Michael Eisenberg, « la première moitié du VIIᵉ siècle compte le plus grand nombre de réserves de pièces d’or et de bronze« , reflet du désordre provoqué par ces conquêtes.
L’analyse détaillée des pièces et des bijoux doit maintenant replacer cette découverte dans le contexte politique et économique de l’époque. Et même s’il est encore trop tôt pour parler d’exposition, les musées pourraient vite se disputer ce trésor qui, après quatorze siècles de silence, refait enfin surface.
Par ailleurs, des chasseurs de métaux découvrent un trésor unique vieux de 2 000 ans.