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Alors que l’épidémie de coronavirus prend de plus en plus d’ampleur, les experts en conservation s’inquiètent désormais de la transmission du Covid-19 aux grands singes, nos plus proches parents vivants. Afin de les protéger, ils appellent à agir urgemment.

Afin de réduire le risque d’infection au coronavirus chez les gorilles sauvages, les chimpanzés, les bonobos et les orangs-outans, de nouvelles mesures sont nécessaires, avertissent des scientifiques dans une lettre à la revue Nature. Si la perte d’habitat et le braconnage sont de graves menaces pour la survie des grands singes, le Covid-19 est désormais une véritable préoccupation. En effet, les maladies infectieuses font désormais partie des trois principales menaces pesant sur certains groupes de grands singes.

« Nous ne savons pas quel est l’effet du virus sur eux et cela signifie que nous devons prendre des précautions par principe et réduire le risque qu’ils contractent le virus. Cela signifie arrêter le tourisme, ce qui se produit déjà dans plusieurs pays, réduire la recherche, être très prudent avec les programmes de réintroduction, mais aussi potentiellement arrêter les infrastructures et les projets d’extraction dans les habitats des grands singes, ce qui rapproche les gens des grands singes et peut donc potentiellement leur transmettre le virus. (…) Pour les espèces peu nombreuses comme l’orang-outan Tapanuli (espèce limitée à une partie de l’île de Sumatra en Indonésie), la propagation d’un virus pourrait potentiellement les rapprocher encore plus de l’extinction« , a rapporté Serge Wich, professeur de la Liverpool John Moores University et cosignataire de cette lettre.

Nous partageons environ 95 % de notre ADN avec le chimpanzé, notre plus proche cousin encore vivant. Par ailleurs, si les scientifiques ne connaissent pas encore les effets que pourrait provoquer le coronavirus sur les grands singes, il est certain que les êtres humains peuvent leur transmettre des maladies infectieuses. En effet, en 2008, des experts confirmaient qu’une virose avait été transmise de l’Homme aux singes. Cette même année, des chimpanzés sont décédés d’une maladie respiratoire dans une réserve de Côte d’Ivoire. Une autopsie avait alors dévoilé la présence de deux souches de paramyxovirus, proches de celles trouvées chez l’Homme. Entre le mois de décembre 2016 et le mois de janvier 2017, des chimpanzés avaient également été infectés par une forme de coronavirus humain du nom de OC43. Ce virus n’avait provoqué que des symptômes mineurs chez les grands singes, tels que de la toux ou des éternuements. Les grands singes peuvent également contracter le rhume, voire le virus Ebola.

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