
À une quarantaine d’années-lumière de la Terre, une planète intrigante alimente l’espoir de découvrir, un jour, une véritable seconde Terre. Grâce au télescope spatial James-Webb, des astronomes viennent de franchir une étape clé, mais le mystère reste entier.
TRAPPIST-1e, une cible privilégiée pour la recherche d’une atmosphère
Dans une étude parue dans Astrophysical Journal Letters, une équipe internationale menée par l’université de St Andrews s’est penchée sur TRAPPIST-1e, la quatrième planète du système stellaire nain rouge TRAPPIST-1. Située en plein cœur de la zone habitable de son étoile, elle suscite un vif intérêt : la présence d’eau liquide y serait théoriquement possible, mais uniquement si la planète possède une atmosphère.
Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont mobilisé l’instrument NIRSpec (spectrographe proche infrarouge) du James-Webb afin d’analyser la lumière de l’étoile filtrant au moment où la planète passait devant elle. Si TRAPPIST-1e est bien enveloppée d’air, certains gaz absorberont une partie de cette lumière et laisseront une signature chimique identifiable dans le spectre.
Une observation compliquée par l’activité de l’étoile
Dès les premières observations, menées en 2023, les scientifiques se sont heurtés à un obstacle : la naine rouge de TRAPPIST-1, particulièrement active, a contaminé les données. Les taches stellaires, régions sombres créées par des champs magnétiques, ont brouillé le signal recherché.
L’équipe a donc passé plus d’un an à corriger soigneusement ces perturbations pour pouvoir isoler la signature éventuelle d’une atmosphère. « TRAPPIST-1e a longtemps été considérée comme l’une des meilleures candidates pour rechercher une atmosphère, mais la variabilité de son étoile rend la tâche extrêmement difficile », souligne le Dr Ryan MacDonald, maître de conférences en planètes extrasolaires à l’université de St Andrews.
Des scénarios encore ouverts mais prometteurs
Après cette analyse minutieuse, deux scénarios restent plausibles : TRAPPIST-1e pourrait abriter une atmosphère dite secondaire, riche en gaz lourds comme l’azote, ou bien n’être qu’un simple monde rocheux, dépourvu d’air. Les astronomes ne tranchent pas encore, mais l’espoir d’une atmosphère demeure.
De nouvelles observations sont d’ores et déjà programmées. « Dans les années à venir, nous passerons de quatre observations du James-Webb à près de vingt », précise le Dr MacDonald. À chaque transit supplémentaire, la composition de l’éventuelle atmosphère se dessinera plus clairement. Et peut-être, à terme, permettra-t-elle de confirmer que ce lointain monde est bel et bien habitable.
Par ailleurs, une planète vapeur capte l’attention des chercheurs en quête de mondes habitables et remet en cause nos certitudes.
Big bang et puis voilà, nous sommes là, pourquoi ???