
Jusqu’à l’arrivée des Européens au XVIe siècle, les communautés incas des hauts plateaux andins utilisaient un système complexe de cordelettes nouées pour consigner diverses informations. Longtemps indéchiffrable, celui-ci commence à révéler ses secrets.
Proto-écriture
Considérés comme une forme de proto-écriture, les quipus incas se composent d’une corde horizontale épaisse, et de cordelettes verticales comportant plusieurs types de noeuds, qui représentent les chiffres d’un système de numération décimale, notamment utilisé par l’administration inca pour l’enregistrement de données statistiques.
Récemment, Sabine Hyland, de l’université de St Andrews, et ses collègues ont eu l’occasion d’étudie les quipus centenaires du village péruvien de Santa Leonor de Jucul, comprenant le plus long connu des Andes (68 mètres).
Dépourvu de nœuds, celui-ci comporte à la place des sortes de « pompons », auxquels sont attachés différents objets, notamment des pochettes de feuilles de coca, ou des cigarettes. Selon les chercheurs, cette caractéristique suggère qu’il s’agissait d’une sorte d’enregistrement d’offrandes cérémonielles, avec des artefacts révélateurs du lieu où elles étaient réalisées.
Ancient Incas recorded information by tying knots into long cords they called khipus. @sam_kean reports from the Peruvian Andes, where scholars hope to unlock one of the most important lost writing systems in history. https://t.co/SSL7qc5SAt
— The Atlantic (@TheAtlantic) May 29, 2025
Registres climatiques anciens
Les queues de lama, que les locaux emportent avec eux afin de les protéger des mauvais esprits qui tenteraient de les pousser dans le vide, indiqueraient ainsi une offrande réalisée au sommet d’une montagne.
D’après Hyland, elles seraient plus étroitement liées au Paccha-cocha, lac sacré de haute altitude où les communautés incas déposaient régulièrement des offrandes dans l’optique d’obtenir des précipitations plus abondantes. Par extension, le nombre de ces objets pour une année donnée serait révélateur de l’ampleur de la sécheresse.
En discutant avec les villageois de Jucal, la chercheuse a également appris que les quipus étaient autrefois conservés dans un lieu public afin que les anciens puissent les consulter. « Ils considéraient cela comme une sorte de registre climatique et essayaient de comprendre les tendances actuelles en se référant au passé, exactement comme nous le faisons », explique-t-elle.
Il y a quelques mois, l’examen d’autres quipus avait révélé un lien caché jamais vu auparavant.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: inca, artefact, quipu
Catégories: Actualités, Histoire