Pour la première fois, des chercheurs ont mesuré le taux de carbone 14 dans des produits cosmétiques utilisés par les Égyptiens lors de l’Antiquité. Il s’avèrent qu’ils utilisaient déjà, il y a 3 500 ans, la synthèse chimique. Explications.

 

Les Égyptiens de l’Antiquité et la maîtrise de la synthèse chimique

Publiées dans le journal Communications Cheministry, les conclusions de Lucille Beck et ses collaborateurs du Laboratoire de mesure du carbone 14 (plateforme CEA, CNRS, IRD, IRSN, ministère de la Culture) dévoilent l’incroyable savoir-faire des Égyptiens mais également des Grecs en chimie.

Il y a 3 500 ans, ils étaient en mesure de produire des synthèses chimiques. L’étude prouve ainsi leur capacité à fabriquer un nouveau composé chimique grâce à l’utilisation de composés initiaux. Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs ont adapté la technique de datation au carbone 14 radioactif.

Les chercheurs peuvent désormais appuyer une théorie annoncée par les chimistes depuis une vingtaine d’années : les Égyptiens de l’Antiquité réalisaient ces synthèses chimiques dans la confection de cosmétiques, notamment les poudres à base de carbonate de plomb.

Synthétisation de la phosgénite

C’est la première fois que les chercheurs parviennent à déterminer le taux d’isotope 14 du carbone dans le carbonate de plomb. Normalement, celui-ci se désintègre rapidement lorsqu’il est présent dans des minéraux formés il y a longtemps. Toutefois, il existe en quantité dans les minéraux produits à l’air libre par une synthèse chimique récente.

« Cela suppose que tout un procédé de synthèse était bien maîtrisé. Les travaux de Philippe Walter du laboratoire d’archéologie moléculaire et structurale (LAMS) soupçonnaient déjà la maîtrise de cette chimie de synthèse. La présence du carbone 14 en apporte une preuve », explique Lucille Bleck.

Grâce à cette technique, les chercheurs ont ainsi pu déterminer que les Égyptiens avaient pu synthétiser la phosgénite il y a 3 500 ans. Comme l’explique Futura-Sciences, ce n’est par pour rien si l’on attribue les débuts de l’alchimie à l’époque de l’Égypte greco-romaine.

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