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Embrochage aquatique : ce requin a survécu à une perforation crânienne par le rostre d’un espadon

« Je n’avais jamais rien observé de tel ni trouvé de cas similaires dans la littérature scientifique »

Requin Crane
— Alessandro De Maddalena / Shutterstock.com

La nécropsie d’un requin bleu pêché dans les eaux albanaises a révélé la présence d’un long fragment de rostre d’espadon à l’intérieur de son crâne. Selon les chercheurs, il s’agit du premier spécimen connu de squale à avoir survécu à une telle blessure.

Un rostre de près de 20 centimètres de long

Réalisée par des pêcheurs de la région de Vlorë, dans le sud de l’Albanie, la prise a rapidement attiré l’attention d’Andrej Gajić et de ses collègues du centre de recherche Sharklab. « Habituellement, nous tentons de relâcher les requins capturés accidentellement, mais dans ce cas, le spécimen était mort avant d’arriver au port », explique le chercheur.

Si l’analyse post-mortem de l’animal a révélé l’absence de lésions récentes ainsi que la présence d’un appât à l’intérieur de son estomac, indiquant qu’il continuait à s’alimenter normalement, l’équipe a été stupéfaite de découvrir un fragment de rostre (ou « bec ») d’espadon de 18,6 centimètres de long fiché profondément dans sa cavité crânienne.

« Je n’avais jamais rien observé de tel ni trouvé de cas similaires dans la littérature scientifique », souligne Gajić, ayant à son actif plusieurs milliers de nécropsies de squales.

requin
— Natalia Belay / Shutterstock.com

Sur les huit cas de requins bleus (Prionace glauca) embrochés par des espadons (Xiphias gladius) précédemment documentés, ceux impliquant des perforations crâniennes s’étaient systématiquement soldés par la mort de l’animal. Le fait que le squale récemment étudié ait survécu à cette rencontre violente suggère que l’espadon aurait réagi instinctivement en levant la tête. Ce qui aurait brisé net son rostre et empêché qu’il n’endommage les structures vitales de sa victime.

Des différences de taille

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Marine Biodiversity, ce requin bleu mesurait 2,75 mètres de long pour un poids d’une cinquantaine de kilos, quand les espadons adultes peuvent dépasser les 4,50 mètres et peser jusqu’à 650 kilos.

Ces « embrochages » se produiraient lorsque les seconds tentent de se protéger des attaques des premiers, ou lors de collisions accidentelles, étant donné que ces deux créatures aquatiques ciblent les mêmes types de proies (bancs de poissons et calmars).

Les dernières découvertes concernant les requins incluent un probable premier cas de comportement cannibale et la détection de traces de cocaïne chez des spécimens brésiliens.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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