Rien qu’à leur nom, on peut se douter que les supervolcans sont particulièrement dangereux. Une nouvelle étude a cependant montré que ce n’est pas l’éruption de ces supervolcans qui est vraiment dangereuse, mais plutôt les émissions de dioxyde de carbone qui l’accompagnent.
Les supervolcans ne causent pas forcément des extinctions de masse
Un supervolcan est un ensemble de volcans interconnectés qui se démarque par la puissance et la taille de son éruption. S’il est donc indéniable que l’éruption d’un supervolcan est vraiment très puissante, il y a beaucoup d’idées fausses sur ce sujet. S’il est notamment vrai que de nombreuses extinctions de masse ont été causées par l’éruption de supervolcans, toutes les éruptions de supervolcans n’ont pas provoqué de tels désastres biologiques. Autrement dit, cela signifie que ce ne sont pas vraiment les éruptions qui ont causé les extinctions de masse.
En effet, selon une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de la Curtin University, en Australie, les évènements supervolcaniques ne sont pas forcément liés à des phénomènes d’extinction de masse. « Le cycle biologique de la Terre a été rythmé par des extinctions de masse catastrophiques, dont certaines ont anéanti 90 % de toutes les espèces. Le principal coupable de ces crises environnementales rapides a été les éruptions volcaniques massives », a déclaré le Dr Qiang Jiang, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
« Ce qui avait déconcerté les scientifiques, c’est que certaines de ces éruptions gigantesques ont entraîné de graves extinctions, tandis que d’autres n’ont entraîné que des perturbations environnementales mineures. Nous avons cherché à découvrir pourquoi », a-t-il ajouté. Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue PNAS, ce sont les émissions de dioxyde de carbone accompagnant les éruptions de supervolcans qui ont causé les extinctions de masse quand cela s’est produit.
Les émissions de CO2 à l’origine des phénomènes d’extinction de masse
Ainsi, c’est essentiellement en fonction de la quantité de CO2 qu’une éruption va émettre qu’on peut estimer à quel point elle est dangereuse. En plus du volume de CO2 émis, la vitesse à laquelle ce gaz se propage et la vitesse à laquelle il est éliminé de l’atmosphère font également la différence en termes de mortalité pour les êtres vivants et d’impact sur le climat. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié la région volcanique de Kerguelen. Pour ce faire, ils ont prélevé des échantillons volcaniques qui ont été datés grâce à la méthode de datation argon-argon.
Le résultat des analyses a montré que ces échantillons étaient âgés d’environ 120 millions d’années. Autrement dit, cela signifie que le supervolcan de Kerguelen a été actif tout au long de l’évènement anoxique océanique mondial il y a 120 millions d’années. « Bien qu’elles [les éruptions de Kerguelen] aient rapidement dégradé l’environnement des organismes marins, cela n’a pas conduit à une extinction de masse mortelle », ont notamment constaté les chercheurs.
Les chercheurs ont ensuite étudié des gouttelettes de magma piégées dans des cristaux de lave, et ont constaté que les éruptions de Kerguelen ont émis au moins cinq fois moins de CO2 et à un rythme 30 fois plus lent que les autres éruptions volcaniques du même genre. Enfin, les scientifiques ont noté qu’actuellement, les émissions de CO2 de l’humanité sont 200 fois plus importantes que celles des pires évènements supervolcaniques. Or, cette étude démontre que « le ralentissement des émissions de dioxyde de carbone est crucial pour atténuer le changement climatique de la Terre et éviter les conséquences potentiellement désastreuses », ont-ils souligné.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Cosmos Magazine
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