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Une équipe de chercheurs suisses a récemment pu identifier les cellules nerveuses permettant à des personnes de remarcher dans le cadre d’une procédure prometteuse de stimulation électrique de la moelle épinière.

Stimulation épidurale de la moelle épinière

Perturbant la transmission des signaux cérébraux vers les extrémités inférieures, les lésions de la moelle épinière peuvent être invalidantes et provoquer une paralysie partielle ou totale. Afin de permettre aux patients de retrouver une certaine mobilité, les chercheurs comptent notamment sur la stimulation électrique épidurale de la moelle épinière, reposant sur l’implantation d’un dispositif délivrant des impulsions électriques pour stimuler les neurones contrôlant les mouvements des membres inférieurs.

Les nombreuses améliorations apportées à cette approche au cours de la dernière décennie ont permis d’obtenir des résultats de plus en plus probants, avec des patients auparavant complètement paralysés en mesure de bouger leurs jambes, se tenir debout et même marcher avec des aides telles que des béquilles et des cadres.

Dans le cadre d’un nouvel essai clinique, mené par un centre de recherche appelé NeuroRestore (Suisse), en partenariat avec l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), neuf patients ont retrouvé la capacité de marcher, et il s’avère que les améliorations de leur fonction motrice ont persisté même après la fin du processus de rééducation. De façon frappante, ceux-ci pouvaient encore marcher même après l’arrêt de l’appareil de stimulation électrique, ce qui suggère un certain niveau de réorganisation dans les fibres nerveuses associées à ce mouvement.

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Les neufs patients ayant bénéficié de la procédure de stimulation épidurale de la moelle épinière — © Jimmy James Ravier / EPFL

Des découvertes clefs

L’étude étroite des mécanismes impliqués chez la souris et les modèles moléculaires a permis à l’équipe d’établir une carte 3D ultra-détaillée de la moelle épinière, indiquant le rôle central d’une famille spécifique de neurones exprimant le gène Vsx2. Fait intrigant, ces neurones se révèlent globalement peu impliqués dans la marche chez les sujets sains, mais semblent cruciaux pour la réorganisation des fibres nerveuses et le rétablissement de la fonction motrice après une blessure.

Pour tester cette idée, les auteurs de la nouvelle étude, parue dans la revue Nature, ont utilisé une nouvelle version des implants épiduraux, stimulant la moelle épinière mais neutralisant spécifiquement les neurones Vsx2. Lors de tests sur des souris, celles qui avaient subi une lésion de la moelle épinière ont immédiatement cessé de marcher, quand les rongeurs sains pouvaient encore effectuer cette action sans problème.

Selon l’équipe, cette expérience valide les neurones Vsx2 en tant que cible de la stimulation électrique épidurale, ouvrant la voie à des thérapies ciblées pour permettre aux personnes atteintes de lésions de la moelle épinière de retrouver leur mobilité.

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