Le moyen de contraception longue-durée à l’efficacité proche des 99 % permettrait à ses utilisatrices de réduire d’un tiers les risques de cancer du col de l’utérus. Et le corps médical ne comprend pas pourquoi…

 

Un stérilet anti-cancer ?

Spécialiste en médecine préventive à l’Université de Californie du Sud, Victoria Cortessis et ses collègues chercheurs ont analysé les résultats de 16 études observationnelles menées sur 12 000 femmes ; en identifiant leur recours au dispositif intra-utérin (DIU) et leur incidence sur le cancer du col de l’utérus.

« La possibilité qu’une femme puisse bénéficier d’une protection contre le cancer en même temps qu’elle choisit ses moyens de contraception serait un véritable changement. »

Victoria Cortessis

À leur grande surprise, ils ont découvert que les femmes qui privilégiaient les DIU présentaient 36 % de risques en moins que les autres participantes de développer un cancer du col de l’utérus – la quatrième forme de cancer la plus courante chez les femmes.  Les résultats de Cortessis et son équipe reposant uniquement sur la constatation naturelle, il faudra de plus amples recherches pour identifier l’origine et les causes de cet étrange phénomène : « Pour en être vraiment convaincus, nous devons nous remettre au travail et programmer des études qui décèleront le mécanisme. » 

Le mystère subsiste

Comment un stérilet pourrait-il réduire aussi drastiquement les risques de cancer du col de l’utérus ? Cortessis et son équipe avancent une hypothèse : l’installation d’un DIU stimulerait une réponse immunitaire du col de l’utérus qui pousserait le corps à se prémunir contre tous risques d’infection humaine par le papillomavirus – responsable de 70 % des cancers du col de l’utérus. Si ce premier scénario vous laisse sceptique, les scientifiques en ont prévu un deuxième : lorsque les DIU sont retirés du corps – tous les 3 à 5 ans – un effet de raclement pourrait débarrasser l’utérus des cellules infectées, ce qui expliquerait pourquoi les femmes munies d’un stérilet seraient moins sujettes à la prolifération des tissus cancéreux.

« Des données [antérieures] indiquent que la présence de DIU dans l’utérus appelle une réponse immunitaire, et que cette réponse immunitaire détruit très sensiblement le sperme et l’empêche d’atteindre l’oeuf. »

Victoria Cortessis

Cortessis est confiante : « Nous devons comprendre ce qui se passe mécaniquement parlant, et faire quelques ajustements pour voir quel type d’utilisation pourrait prévenir le cancer du col de l’utérus, et l’intégrer à des conseils en contraception. ». Mais elle demeure prudente : leur découverte ne doit pas être perçue comme une incitation à la pose de stérilets pour réduire ses chances d’un jour développer le cancer du col de l’utérus. Les frottis réguliers restent le moyen le plus sûr de se protéger contre le cancer. Et si vous songez aux vaccins, n’oubliez pas les risques qu’ils comportent.

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