Touchant 3 à 10 % des femmes dans le monde, après plusieurs années passées dans le flou, les scientifiques ont enfin trouvé une cause au syndrome Stein-Leventhal, responsable d’une perte drastique de fertilité chez la femme.
QU’EST-CE QUE LE SYNDROME STEIN-LEVENTHAL ?
Le syndrome Stein-Leventhal, ou ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie hormonale qui touche 3 à 10 % des femmes et qui cause de nombreux dérèglement hormonaux qui peuvent se traduire par des règles irrégulières, une recrudescence d’acné, une pilosité excessive, un dérèglement dans la régulation du taux de sucre dans le sang, même des troubles de la fertilité car cela touche directement les ovaires. Elle a été diagnostiquée pour la première fois en 1935.
Tous ces syndromes n’apparaissent pas forcément en même temps et ne se manifestent pas tous, ce qui a rendu cette maladie difficile à diagnostiquer. De plus, les femmes ayant des soucis de fertilité dus à ce syndrome mettaient juste plus de temps à tomber enceinte, ce qui n’a pas mis la recherche d’un remède dans la liste des priorités des chercheurs. Le professeur Robert Norman de l’université australienne d’Adélaïde le fait justement remarquer : “Il s’agit de loin du dérèglement hormonal le plus courant chez les femmes en âge d’enfanter mais il n’a pas reçu beaucoup d’attention.” Aujourd’hui la recherche a fait un véritable bond en avant en découvrant une cause possible à ce syndrome.
UN EXCÈS D’HORMONES EN CAUSE
Ce dérèglement serait causé pas une présence excessive de l’hormone anti-müllerienne. C’est en tout cas ce qu’ont trouvé le docteur Paolo Giacobini et son équipe à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). En effet, ils ont pu se rendre compte que les femmes présentant des symptômes d’ovaires polykystiques avaient une quantité d’hormones anti-mülleriennes 30 % supérieure à la moyenne. Il se pourrait d’ailleurs que l’exposition à cette hormone se fasse dès la période pré-natale dans l’utérus de la mère, ce qui ferait de cette maladie une maladie génétique.
Ils ont testé cette hypothèse sur des souris en gestation en leur injectant une dose d’hormones anti-mülleriennes et ont ensuite observé l’évolution de leur progéniture de leur naissance jusqu’à la puberté. Les résultats ne se sont pas faits attendre, les femelles de la portée ont toutes montré des signes témoignant la présence du syndrome Stein-Leventhal dans leur corps, ce qui appuie donc l’hypothèse d’une transmission de cette hormone depuis l’utérus de la mère. Maintenant que la cause de ce syndrome est trouvée, les chercheurs se penchent vers la création d’un potentiel remède.
DES TESTS VERS LA DÉCOUVERTE D’UN REMÈDE
Si aujourd’hui, on peut aider les femmes à tomber enceintes grâce à des injections, les taux de réussite sont très faibles (aux alentours de 30 %). De plus, les soucis de fertilité ne sont pas les problèmes les plus graves causés pas ce syndrome, surtout que dans ces cas là, comme la quantité d’hormones produites baisse avec l’âge, les femmes retrouvent une fertilité à peu près normales aux alentours de 30 ans. On peut par exemple citer une forte propension à développer des diabètes de type 2, chose que l’on pourrait éviter si l’on trouve un remède à ce syndrome.
Des tests ont été effectués sur des souris en utilisant du Cétrorélix, une injection utilisée dans le cas des Fécondations In Vitro (FIV) et qui ralentit considérablement la production d’hormones, dont les hormones anti-mülleriennes. Des tests sur des femmes atteintes du syndrome seront prochainement faits mais les recherches avancent à grands pas et sont prometteuses.
Par Victoria Perez, le
Source: New Scientist
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