
Depuis le XIXe siècle, des centaines d’ossements humains ont été découverts au fond de la Tamise. Selon de nouvelles analyses, la plupart d’entre eux remontent à l’âge du bronze et du fer.
De nouvelles datations
Publiés dans la revue Antiquity, ces travaux ont impliqué la datation de 30 squelettes exhumés du fleuve anglais au cours des dernières décennies. Associées à la trentaine précédemment réalisée, elles révèlent des restes remontant jusqu’à 4000 ans avant notre ère, majoritairement déposés durant l’âge du bronze (2300 à 800 ans avant notre ère) et du fer (800 avant notre ère à 43 de notre ère).
« Des ossements humains sont découverts assez régulièrement dans les cours d’eau du nord-ouest de l’Europe, mais ceux de la Tamise représentent un assemblage d’une ampleur unique », explique Nichola Arthur, du Musée d’histoire naturelle de Londres.
« Nous pouvons désormais affirmer avec certitude qu’il ne s’agit pas simplement d’os qui se seraient accumulés progressivement dans la rivière au fil du temps. Il s’est réellement passé quelque chose d’important à ces époques lointaines. »
A new study of human remains dredged from the Thames River reveals that people frequently deposited corpses there in the Bronze and Iron ages. https://t.co/T1iAlStpqX
— Live Science (@LiveScience) February 11, 2025
Ces reliques avaient été initialement liées à une bataille ayant opposé Celtes et Romains. Par la suite, certains historiens ont émis l’hypothèse qu’elles provenaient de sépultures situées sur les berges du fleuve, s’étant érodées avec le temps, ou qu’il s’agissait des restes de victimes de noyade.
Pratique rituelle ou contexte violent ?
Pour Arthur, les nouvelles découvertes suggèrent davantage une pratique rituelle qui pourrait avoir été courante dans cette partie du Vieux Continent il y a des millénaires, avec des communautés locales plaçant volontairement les dépouilles de leurs défunts dans la Tamise.
Selon Chris Knüsel, bioarchéologue à l’université de Bordeaux, les environnements aquatiques et humides (tourbières) sont historiquement plus largement associés à des morts violentes. « Des signes de lésions traumatiques avaient été précédement identifiés sur les ossements humains provenant de la Tamise », précise-t-il.
En cours, l’examen approfondi de ces témoignages pourrait apporter de nouvelles réponses.
Il y a trois ans, un os humain datant du Néolithique avait été découvert sur les rives du fleuve anglais.