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Les restes d’un squelette de « vampire » décapité découverts en Croatie

Cette tombe médiévale témoigne de la peur des vampires à l'époque

Vampire Squelette
Image d’illustration — © Allison Mickel / Flickr

Une étonnante découverte archéologique en Croatie met en lumière les croyances persistantes du Moyen Âge concernant les vampires. Une sépulture particulièrement inhabituelle a été mise au jour sur le site de Rašaška, situé à environ 112 kilomètres au sud-est de Zagreb. Les chercheurs estiment que cette tombe date d’une période comprise entre le XIIIe et le XVIe siècle, une époque où les croyances en des esprits malfaisants étaient encore bien ancrées, malgré la diffusion du christianisme.

Une crainte persistante des revenants

D’abord, les chercheurs ont remarqué de grosses pierres dans la tombe, initialement considérées comme des débris tombés d’un mur voisin. Mais en poursuivant leurs analyses, ils ont découvert que le squelette était décapité, et le crâne avait été placé séparément des autres ossements. De plus, le corps avait été intentionnellement positionné de manière étrange, avec le torse tourné vers le bas et d’autres parties du corps orientées différemment. Il semblerait aussi que ses jambes aient été délibérément disloquées. 

Selon l’archéologue Nataša Šarkić, la crainte des esprits maléfiques était très répandue dans les sociétés slaves, et cette peur persistait même après l’adoption du christianisme. Dans certaines régions, les défunts soupçonnés de pouvoir revenir sous forme de vampires étaient enterrés avec des précautions particulières. Des mutilations post-mortem, comme la décapitation ou le clouage du corps au sol, étaient courantes pour éviter toute résurrection.

D’après une étude publiée dans le livre Military Orders and Their Heritage (2024), cette disposition atypique pourrait indiquer que l’homme enterré était perçu comme une « personne déviante » de son vivant. Les recherches indiquent que l’homme avait eu une vie marquée par la violence. Des blessures cicatrisées montrent qu’il avait survécu à plusieurs affrontements avant d’être finalement tué par un coup porté à la tête. 

Un phénomène répandu en Europe de l’Est

Cette découverte n’est pas un cas isolé en Croatie. Une autre sépulture de vampire a été mise au jour en 2024 dans la vieille ville de Pakrac, à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de Rašaška. Dans ce cas, l’individu avait été enterré dans un cercueil en bois orné, mais sans sa tête, qui n’a jamais été retrouvée. Cette pratique était destinée à empêcher le mort de se relever pour tourmenter les vivants.

De telles sépultures de « vampires » sont de plus en plus découvertes en Europe centrale et orientale, notamment en Pologne. L’augmentation de ces trouvailles pourrait être due à l’utilisation croissante de bioarchéologues dans les équipes de fouilles, des spécialistes capables d’identifier les pratiques funéraires particulières liées à ces croyances ancestrales.

Le contexte historique de Rašaška

Le site de Rašaška fait partie d’une agglomération plus vaste, Bobare, qui appartenait autrefois aux Templiers, un ordre militaire chrétien associé aux croisades. Plus tard, ces terres passèrent aux Chevaliers de Saint-Jean avant d’être contrôlées par des nobles locaux au XVe siècle. Depuis le début des fouilles en 2011, les archéologues ont exhumé plus de 180 tombes sur le site, dont certaines remontent au XIIIe siècle. 

Pourtant, la sépulture de vampire récemment découverte est la seule de ce type identifiée jusqu’à présent. Les experts s’accordent à dire que les personnes enterrées de cette manière étaient souvent perçues comme des individus dangereux ou « impurs » de leur vivant. Mais il suffisait parfois que les rites funéraires ne soient pas correctement respectés pour qu’un défunt soit considéré comme une menace potentielle après sa mort.

Les vampires du folklore médiéval en Europe de l’Est différaient grandement de l’image raffinée et aristocratique popularisée par la littérature et le cinéma modernes. Contrairement à Dracula, décrit comme un noble élégant à la peau pâle, les vampires des traditions balkaniques étaient souvent représentés comme des cadavres gonflés, à la peau rougeâtre et aux ongles anormalement longs. Ces descriptions correspondent à des états avancés de décomposition, ce qui pourrait expliquer pourquoi certains corps étaient perçus comme des « vampires ». Par ailleurs, le vrai visage d’un « vampire » enterré il y a 400 ans a été reconstitué par des scientifiques.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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