
La façon dont les groupes d’animaux s’organisent et se déplacent peut nous en apprendre beaucoup sur leur dynamique sociale. Des chercheurs se sont récemment intéressés aux « processions » de babouins chacma.
En file indienne
L’équipe a suivi un groupe sud-africain de Papio ursinus évoluant dans le parc naturel Da Gama (péninsule du Cap). Si les représentants de cette espèce étaient depuis longtemps connus pour se déplacer en file indienne, les raisons restaient floues. Il avait été précédemment suggéré qu’il s’agissait d’un bon moyen de protéger les membres les plus vulnérables du groupe (notamment les juvéniles).
Sur une période de 36 jours, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Behavioral Ecology, ont observé 78 de ces processions, d’une durée moyenne de 10 minutes (la plus longue dépassait l’heure). Ceux-ci ont rapidement constaté que l’ordre des singes au sein de ces lignes était loin d’être aléatoire.
« Il n’était pas lié à la volonté d’éviter le danger, comme c’est le cas chez les animaux de proies qui se positionnent au centre de leur groupe social, ni à un meilleur accès à la nourriture ou à l’eau, comme chez les zèbres des plaines », explique Andrew King, de l’université de Swansea. « Ils sont simplement proches des individus avec lesquels ils partagent des liens étroits. »
New research has revealed why baboons travel in straight lines, and the answer is much more wholesome than you might think. https://t.co/988lbDtplN
— IFLScience (@IFLScience) June 13, 2025
Hiérarchie et liens sociaux
Le plus souvent, les déplacements avaient lieu en fin d’après-midi ou en début de soirée, lorsque le groupe regagnait la zone où il passerait la nuit. Étrangement, les mâles dominants ne se trouvaient pas à l’avant, comme les chercheurs s’y attendaient.
« Les individus les plus sociaux et les plus haut placés dans la hiérarchie se trouvaient généralement en milieu de file, et les babouins de rang inférieur souvent à l’avant ou à l’arrière », souligne King. Selon le chercheur, ces processions avaient toujours pour destination des lieux connus du groupe, ce qui expliquerait pourquoi celui-ci n’était pas mené par ses « chefs ».
Dans l’ensemble, ces découvertes illustrent une fois de plus la complexité des comportements sociaux des primates, connus pour porter le deuil de leur progéniture, se livrer à des « beuveries », et également adopter des modes plutôt étranges.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: singe
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