Si beaucoup de gens considèrent l’existence de Robin des Bois comme un mythe, son berceau, la forêt de Sherwood, est bien réel. Et malgré l’emblème que représentent cette forêt et le Major Oak, un chêne de 1000 ans d’âge, au pied duquel se cachait Robin des bois avant d’aller voler aux riches pour donner aux pauvres, le gouvernement britannique vient de donner son feu vert pour y rechercher des gaz de schiste.

Coup dur pour cette forêt emblématique du Royaume-Uni, qui regorge de bien des légendes. Même si le comté de Nottingham se sert du folklore de cette histoire mythique comme levier marketing, le gouvernement n’a pas résisté à l’envie de forer cette terre sacrée, la région de Sherwood étant l’une des trois plus importantes poches de gaz de schiste au Royaume-Uni.

The "Major Oak" un chêne de plus de 1000 ans d'âge, emblème de la forêt de Sherwood, sous lequel se réfugiait Robin des Bois
The « Major Oak » un chêne de plus de 1000 ans d’âge, emblème de la forêt de Sherwood, sous lequel se réfugiait Robin des Bois

« Imaginez à quel point ce serait fantastique d’avoir une source locale d’approvisionnement en gaz, plus fiable, plus efficace, et plus sûre pour notre pays », affirme Amber Rudd, ministre britannique de l’intérieur. En effet, face au vieillissement des centrales à charbon et nucléaires, le gouvernement veut combler ce déficit par cette ressource.

C’est l’association Les Amis de la Terre qui a récemment découvert que la compagnie pétrochimique suisse Ineos voulait lancer un projet d’exploration, c’est-à-dire des études sismiques sur une partie de la forêt de Sherwood. Une première étape de l’exploration du sous-sol, en vue d’exploiter du gaz de schiste.

SHERWOOD

Les forages, pratiqués par fracturation hydraulique (qui consiste à perforer la roche avec de l’eau à très haute pression mélangée à des produits chimiques), ne sont pas très rassurants, comme nous l’indique Peter Jaggar, qui habite à une trentaine de kilomètres de la forêt : « Sous nos pieds se trouve la deuxième plus importante nappe phréatique du pays, qui fournit l’eau qu’on boit dans toute la région. Il est presque certain que le processus de fracturation hydraulique la contaminerait. »

Cette décision divise au sein de la communauté britannique. Désormais, chaque nouveau projet à travers le pays provoque une forte opposition locale. Aujourd’hui, seuls 37 % des britanniques se disent en faveur de l’exploitation du gaz de schiste, contre 52 % en 2012, comme en témoigne la présence des descendants de Robin des Bois, réunis au pied de l’arbre mythique de Sherwood, en signe de protestation. En effet, si le projet d’exploration prévu se fera à quelques kilomètres des arbres les plus symboliques, rien ne dit qu’un jour, la forêt sera totalement dévastée. Le combat ne fait que commencer !

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