Dans les années 2000, Raoul, les Ti-papoutes ou encore Oncle Tom ont débarqué sur vos écrans dans leur web-série : Têtes à claques. D’abord simples héros de mini-sketchs, ces personnages atypiques à l’accent québécois ont fait rire le monde grâce à leur humour décapant. Pourtant, les Têtes à claques que vous avez découverts sur Internet ont bien failli ne jamais être drôles. Ils sont même nés par accident ! SooGeek vous fait voyager outre-Atlantique pour retracer l’histoire de ces stars du Web dont on ne voit que le buste.
L’histoire des Québécois les plus connus du Web commence en 2006 grâce à Michel Beaudet, leur créateur qui est un publicitaire avec un concept en tête : créer une émission éducative pour enfants dont les vedettes seraient des animaux. Et pour cela, il compte bien utiliser l’animation et la pâte à modeler. Il conçoit alors un premier épisode mettant en scène 2 grenouilles. Il réalise leurs corps en pâte à modeler, se filme et ajoute ses yeux et sa bouche sur les corps pour leur donner vie. Mais un élément va changer leur destin : des pets. Oui, oui, vous avez bien lu !
Les 2 grenouilles pètent à tout va dans ce premier épisode, et le résultat fait beaucoup rire les contacts de Michel Beaudet. L’aspect éducatif n’étant pas noté, le créateur abandonne très vite cette idée pour créer une mini-série humoristique, celle que vous connaissez bien. C’est donc grâce à quelques prouts que les Têtes à claques ont vu le jour. Les stars du premier épisode sont des animaux, mais ceux-ci ne sont plus les seuls acteurs. Progressivement, des humains commencent à apparaître au fur et à mesure des épisodes tout en partageant l’affiche avec quelques animaux. Et ces humains sont directement inspirés de ceux que vous pouvez voir dans la rue ou même de vos clichés.
De Natasha, la secrétaire aux atouts développés, à Raoul le dragueur un peu lourd en passant par le pilote d’avion blagueur et le duo Gabriel/Samuel, les Têtes à claques sont avant tout des caricatures de toutes ces personnes insupportables que vous avez croisées à un moment donné. Et si tous nous font rire via leurs petits défauts, on n’aimerait pas être en face. Mais au-delà de cette déformation du quotidien, la série se moque de quelques thèmes, comme la franchise des enfants, les dessous des tournages télé ou la vie secrète des animaux. Autant d’histoires délirantes servies par une animation très simple, mais diablement efficace.
D’ailleurs, la technique utilisée est si simple que vous pouvez vous aussi créer votre épisode des Têtes à claques avec du temps et un peu de matériel. Tout d’abord, il vous faut créer le corps de votre personnage en pâte à modeler ou en utilisant une tête de poupée. Puis, vous filmez votre visage en train de faire les dialogues et les expressions de votre épisode. Une fois cela fait, il suffit de récupérer les yeux et la bouche de votre vidéo puis de les incruster grâce à un logiciel de montage sur vos corps. Et voilà, il ne vous reste plus qu’à faire des blagues !
Entre leur apparence loufoque et leur humour, les Têtes à claques ont très vite conquis le Canada, mais aussi d’autres pays à travers le monde. Et leur popularité grandissante leur a permis de passer à la télé, d’avoir leur propre DVD et de devenir héros de publicités (surtout en Amérique du Nord). L’engouement des fans est tel qu’une nouvelle version de la série voit le jour en 2012 : Au pays des Têtes à claques. Dans cette nouvelle série, vous retrouvez tous vos héros préférés qui n’hésitent plus d’ailleurs à se croiser et à interagir ensemble dans un même épisode. Mais le format change, mettant davantage l’accent sur l’histoire et faisant passer la durée de chaque épisode de 2 à près de 20 minutes. Un changement qui ne perturbe pas les fans et qui montre la notoriété des héros québécois malgré quelques controverses.
Ils ont beau être populaires et drôles, selon certains les Têtes à claques sont allées trop loin. Les personnages ont été entre autres accusés de racisme dans l’épisode du cannibale (à cause d’une référence à un esclave noir, Kunta Kinte, ayant réellement existé), et un clip musical a été banni pour violation de droits d’auteur. Mais ils sont aussi mal vus car ils représentent une menace. Au Canada, plusieurs écoles et entreprises ont ainsi dénoncé et bloqué l’accès au site où ils sont diffusés. Les premières car ils utilisent un langage plutôt grossier pour le jeune public et les deuxièmes car des employés passaient leur temps à regarder leurs vidéos plutôt qu’à travailler. Un situation assez drôle mais qui montre qu’on ne plaisante pas toujours avec l’humour.
Que vous les ayez découverts à la télévision ou sur Internet, les Têtes à claques font partie de ces héros qui nous ont fait rire dans les années 2000. Avec ses personnages insupportables et ses sketchs complètement fous, la série a marqué bien des esprits et donné des cauchemars à d’autres à cause de leurs visages excentriques. L’histoire de leur création est à l’image de la série : originale et étonnante avec une bonne dose d’humour absurde. Nous vous invitons à (re)découvrir cette série qui a fait les grandes heures du Web.
Par Justine Manchuelle, le
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