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Les secrets des tatouages d’Ötzi, l’homme des glaces, enfin percés

Il s’agit sans doute de la dépouille préhistorique la plus célèbre au monde

Ötzi
— © 120

Des archéologues et deux tatoueurs professionnels ont finalement percé les secrets des tatouages recouvrant la dépouille préhistorique remarquablement bien conservée d’Ötzi, l’homme des glaces tyrolien.

Art corporel préhistorique

À ce jour, les tatouages d’Ötzi, assassiné dans les Alpes italiennes il y a environ 5 300 ans, constituent la seule preuve solide d’encrage cutané chez un humain de l’âge du cuivre en Europe. Décrits comme certains des mieux préservés au monde, ces 61 motifs abstraits et géométriques, constitués de pigments de carbone, sont répartis sur son abdomen, le bas de son dos, le bas de ses jambes et son poignet gauche.

S’il avait été précédemment supposé que ces marques avaient été réalisées via incision (consistant à entailler la peau puis à frotter la coupure avec de l’encre, des cendres, ou d’autres pigments), peu de preuves solides l’étayaient. Afin d’en savoir plus, l’archéologue Aaron Deter-Wolf et ses collègues ont fait équipe avec les tatoueurs Danny Riday et Maya Sialuk Jacobsen.

Détaillées dans l’European Journal of Archaeology, leurs expériences ont impliqué quatre techniques anciennes de tatouage. Lors de ces sessions, Riday s’est tatoué à l’aide de huit outils différents (aiguille en os, pointe d’obsidienne, poinçon en cuivre…). Au cours des mois suivants, les motifs créés ont été comparés aux marques qui recouvraient une partie de la peau d’Ötzi.

Des comparaisons révélatrices

L’équipe, qui comprenait également les chercheurs Benoît Robitaille et Aurélien Burlot, a constaté que les tatouages créés avec différents outils et techniques présentaient des caractéristiques distinctives, incluant dans le cas de l’incision des bords nets et définis, avec des lignes claires et fermes.

Réfutant l’idée que les tatouages d’Ötzi aient été réalisés en employant une telle méthode, ces travaux suggèrent fortement l’utilisation d’un outil à main à pointe unique (probablement une pointe d’os ou un poinçon en cuivre) pour créer des perforations cutanées, à l’intérieur desquelles des pigments ont ensuite été appliqués. Une approche se traduisant par des motifs aux contours arrondis, en raison d’une diffusion plus douce du matériau colorant.

Selon Deter-Wolf, cette hypothèse est appuyée par les découvertes antérieures de nombreuses alênes en cuivre dans les Alpes italiennes, traditionnellement interprétées comme des outils dédiés au tissage et au travail du cuir.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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