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L’analyse d’un monument vieux de 7 000 ans éclaire l’Arabie néolithique

Des centaines d’ossements animaux y ont été découverts

Bétyles dans la chambre principale du mustatil — © Kennedy et al. / PLOS ONE 2023

Les fouilles d’un site archéologique saoudien ont offert un aperçu inédit et fascinant des coutumes en vigueur dans cette région du globe il y a des milliers d’années.

Culte, élevage et pèlerinage

Structures en pierre rectangulaires à parois basses pouvant mesurer jusqu’à 600 mètres de long, les premiers mustatils avaient été découverts dans les années 1970. À ce jour, plus de 1 600 de ces ouvrages monumentaux érigés il y a 7 000 ans environ ont été mis au jour, principalement dans le nord de l’Arabie saoudite.

S’ils sont depuis longtemps associés à des activités rituelles telles que les sacrifices d’animaux et les cérémonies liées à la fertilité et la pluie, certains chercheurs avaient émis l’hypothèse qu’à l’instar des plateformes carrées précolombiennes, de telles structures auraient également pu être utilisées pour réaliser des observations astronomiques et établir des calendriers.

Détaillées dans la revue PLoS One, des fouilles approfondies sur le site d’un mustatil saoudien en grès de 140 mètres de long, localisé dans le nord-ouest du pays, ont conduit à la découverte de quelque 260 fragments de crânes et de cornes d’animaux (bovins et chèvres domestiques, gazelles et petits ruminants). La quasi-totalité de ces restes étaient regroupés autour d’une grande pierre sacrée non sculptée, appelée bétyle, dont la radiodatation a révélé qu’il s’agissait de la plus ancienne jamais identifiée dans la péninsule arabique.

Schéma et clichés aériens de la structure récemment fouillée — © Kennedy et al. / PLOS ONE 2023

Outre ces preuves précoces de la domestication du bétail et de rites sacrificiels dans le nord de l’Arabie, l’équipe a identifié des signes clairs d’offrandes répétées et mis au jour la sépulture d’un homme adulte, suggérant que l’endroit aurait également constitué un lieu de pèlerinage.

Un éclairage précieux

Selon les auteurs de l’étude, prises dans leur ensemble, ces nouvelles données offrent un éclairage précieux sur les groupes d’humains qui peuplaient cette région du globe il y a des millénaires.

« L’inhumation rituelle de cornes d’animaux indique une profonde interaction entre les croyances rituelles et les processus économiques en Arabie du Nord au cours du Néolithique supérieur », soulignent-ils. « La combinaison de ces deux facettes, suggérant un enchevêtrement idéologique profondément enraciné et partagé sur une vaste distance géographique, révèle un paysage et une culture beaucoup plus interconnectés qu’on ne le supposait jusqu’à présent pour cette période. »

Par Yann Contegat, le

Source: Heritage Daily

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