En 1996, Wes Craven débarquait dans les cinémas avec un tout nouveau projet d’horreur : le slasher Scream allait prendre toute une génération de court et recevoir un accueil grandiose du public. Produits dérivés, suites, la franchise était lancée mais il aura fallu attendre 2015 et l’achat des droits par MTV pour revoir les éléments qui ont fait le succès des longs-métrages, sur petit écran. Meurtres sanglants, courses-poursuites, manipulation et code du genre sont de retour dans Scream : The TV Series.

Tout commence dans la petite ville américaine de Lakewood : une vidéo postée sur YouTube fait parler d’elle chez les étudiants du lycée de la bourgade. On y observe deux jeunes filles, elles aussi étudiantes, s’embrassant en secret dans une voiture à la nuit tombée. Pour elles, c’est une humiliation : leur vie privée est exposée au grand jour et tous en parlent. Si, jusque-là, le bullying n’a rien d’original, la petite vie tranquille des habitants de Lakewood va être bouleversée par l’assassinat brutal de Nina Patterson, auteure de la vidéo.

L’horreur ne s’arrête pas là : une vague de crimes va s’abattre sur la ville touchant, tour à tour, tous les jeunes adultes liés de près ou de loin à la vidéo. Dans le même temps, Emma Duval, une amie de Nina, commence à recevoir des messages mystérieux dont elle ne connaît pas l’auteur. Cherchant à trouver des réponses, fuir son stalker et survivre aux meurtres tout en protégeant les siens, la jeune fille découvrira des faits inquiétants sur la jeunesse de sa propre mère, elle aussi liée à une vague de crimes similaires quelques années auparavant.

Scream est donc l’adaptation télévisée de la saga mythique de Wes Craven, le roi du slasher aux nombreux succès cinématographiques. Reprenant les éléments de la saga phare, la série a su attirer un public large dès ses premiers épisodes, promettant aux fans de Craven de retrouver leur œuvre préférée et au jeune public d’MTV de découvrir une série d’horreur décomplexée, à la fois amusante et prenante. Tout y est : l’héroïne survivante et centre de l’intrigue, les nombreux suspects aux multiples motivations, les histoires annexes et les personnages clichés. Cliché ? au début seulement car tout comme dans les films, les protagonistes révèlent un caractère intéressant : si leurs premières apparitions nous permettent de les faire entrer dans des cases, leur développement permettra, plus tard, de s’identifier et de comprendre les enjeux de la série.

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Les fans de la saga n’ont pas de souci à se faire, la série a su s’adapter des œuvres originales : de nombreux éléments nous ramènent à la saga et les rôles y ont été attribués dans le respect des premiers personnages. On retrouve même des références et notamment à Drew Barrymore, une scène hommage à l’actrice, à sa merveilleuse introduction à la saga est interprétée par Bella Thorne, une actrice originaire de Disney Channel, dorénavant adepte des adaptations d’œuvres d’horreur comme Amityville.

On retrouve aussi les personnages qui ont marqué la franchise et ce, dès 1996 : les deux beaux gosses idiots et trop confiants (personnages généralement surjoués par leurs acteurs), la bimbo un peu stupide qui se révèle bien plus forte que l’héroïne, le personnage marginal que personne n’écoute vraiment, mais aussi et surtout l’héroïne, une Sidney Prescott supposée attachante mais qui, ne nous le cachons pas, énerve plus qu’autre chose. Enfin, le pro : celui qui sait tout du slasher et qui semble le seul à en connaître les règles : il est celui sur lequel se repose une grosse partie du scénario, celui qu’on aime écouter et qu’on détesterait voir mourir.

castingscream-series-tvLà où Scream : The TV Series fait fort, c’est en surprenant le spectateur en sortant des sentiers battus : quand une héroïne du petit écran correspond à l’une des longs-métrages, la série surprend en lui offrant un destin différent. Le jeu du « qui va mourir ? » prend donc une tournure différente et évite au public de se lasser. C’est d’ailleurs ce qui a permis à MTV de se lancer dans la réalisation d’une seconde saison : trois mois après les évènements de la première saison, l’héroïne revient à Lakewook. Elle n’est pas morte : tout comme dans les films, l’intérêt est de suivre le personnage principal d’opus en opus, traverser les pires horreurs et grandir « grâce » à ces atrocités. De retour donc, elle va faire son possible pour retrouver une vie normale après avoir vu la moitié de ses amis se faire sauvagement tuer. Malheureusement et comme le veut la coutume instaurée par Craven, son retour fait venir un nouveau tueur en série qui semble en connaître beaucoup sur les héros.

Evidemment, la série n’a pas su séduire tout le monde : considérée comme l’une des œuvres les plus cultes de l’univers du film d’horreur, la saga a su regrouper des millions de fans depuis ses débuts et l’arrivée dans les médias d’une adaptation édulcorée moderne pour jeunes adultes a eu très vite fait d’enrager les fans purs et durs. Une réaction qui peut paraître logique quand on connait l’amour des fans pour le travail de Wes Craven. MTV, se méfiant du rejet d’un nouveau remake, a joué sur la curiosité du public : en utilisant le nom de la saga, diffusant ses épisodes en été et matraquant ses spectateurs de publicités pour sa première diffusion, la chaîne s’assurait un certain nombre de vues. Une promotion rondement menée qui regroupait toutes les stars d’MTV sur différents évènements dont une vidéo surprenante montrant les jeunes adultes des sitcoms de la chaîne, habituellement édulcorées, joyeuses et colorées, assassinés brutalement lors d’une « Killer Party« .

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La série se place dans une certaine continuité : elle n’est clairement pas aussi originale que le premier Scream, révolutionnaire en son temps, mais n’a certainement pas à rougir des autres films sortis à sa suite. Scream : The TV Series est une belle manière d’entamer la saga pour ceux qui ne la connaissent pas et une façon de replonger dans l’œuvre de Craven et de la savourer d’autant plus pour ceux ayant suivi, dès les années 90, les mésaventures sanguinolentes de Sidney Prescott. En bref, une série sympathique qui nous amène encore et toujours à la même question : quel est votre film d’horreur préféré ?

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