Des chercheurs ont découvert qu’une de nos compétences ne se détériorait pas avec l’âge. Si en vieillissant, on peut petit à petit perdre certaines de nos facultés – on commence à être dur d’oreille, à moins voir nettement, nos souvenirs commencent à être flous, etc. – l’une d’entre elles, ne faiblit pas. Au contraire, chez certaines personnes, cette faculté s’agrandit. Il s’agit de la maîtrise de la langue.
Les capacités linguistiques ne dépérissent pas avec l’âge
Qui a dit qu’en vieillissant, on ne pouvait plus apprendre une langue, écrire une histoire ou lire un livre ? Selon Roger J. Kreuz, cité par Curiosity, Toni Morrison en est l’un des parfaits exemples. Cet homme a publié son premier roman, « The Bluest Eye », à 39 ans et son dernier roman, « God Help the Child » est paru quand il avait 84 ans. Morrison a publié 4 romans, 4 livres pour enfants, de nombreux essais et autres œuvres de non-fiction après 70 ans. Et pourtant, il n’est pas un cas isolé. En effet, plusieurs auteurs ont publié des œuvres significatives à 70, 80 ou même 90 ans. C’est le cas de Herman Wouk qui a publié son dernier roman, « The Lawgiver », à 97 ans.
Selon Roger J. Kreuz, ces exploits littéraires sont la preuve que notre capacité à apprendre un nouveau vocabulaire, à parler et à écrire ne faiblit pas avec l’âge. D’ailleurs, Roger J. Kreuz et son co-auteur Richard M. Roberts envisagent d’écrire un ouvrage intitulé « Changer les mentalités : comment le vieillissement affecte le langage et comment le langage affecte le vieillissement » pour décortiquer cette merveilleuse nouvelle.
Des études corroborent ces faits
Il se peut même qu’on devienne plus intelligent à mesure que l’on prend de l’âge. Une étude menée par des chercheurs avait révélé que les adultes âgés vivant dans une communauté de retraités près de Chicago avaient un vocabulaire de plus de 21.000 mots.
En comparaison, la même étude a été effectuée chez un échantillon d’étudiants universitaires et il fut constaté que leur vocabulaire moyen ne contenait que 16.000 mots environ. Mais ce n’est pas tout, une autre étude a révélé que des adultes âgés de 75 ans avaient obtenu de meilleurs résultats sur la compréhension des sens des mots que des participants plus jeunes ou entre deux âges.
Quels sont les avantages de maintenir une certaine routine littéraire ?
Selon l’auteur Roger J. Kreuz, il est important d’utiliser notre capacité à lire et à écrire tout au long de notre vie car elle empêche le déclin cognitif. Tenir un journal, par exemple, permettrait de réduire considérablement le risque d’apparition de diverses formes de démence, y compris la maladie d’Alzheimer.
Par ailleurs, lire des romans de fiction permettrait d’avoir une vie plus longue. Une étude à grande échelle effectuée par l’Ecole de santé publique de l’université Yale a effectivement révélé que les personnes qui lisent des livres au moins 30 minutes par jour augmentaient leur durée de vie d’environ 2 ans par rapport aux non-lecteurs. Ce résultat n’a pas changé même en tenant compte des facteurs tels que le sexe, l’éducation ou la santé.
Apparemment, le fonctionnement de l’imagination, de la perception d’un univers fictif lubrifie nos rouages cognitifs. Même chose pour le langage. Une étude publiée en juillet 2019 avait révélé une nette amélioration du fonctionnement cognitif global chez les personnes âgées qui avaient entrepris d’apprendre une langue étrangère.
Par Arielle Lovasoa, le
Source: Curiosity
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