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Des scientifiques découvrent par accident une cellule qui tue la plupart des cancers

Elle attaque les cellules cancéreuses et ignore les cellules saines

La découverte d’un nouveau type de récepteur de cellules immunitaires pourrait ouvrir la voie à un nouveau type de thérapie utilisant les cellules T, capable de s’attaquer à un large éventail de cancers chez les patients humains sans nécessiter de traitement personnalisé.

Une découverte majeure

Type de globules blancs impliqués dans le fonctionnement de notre système immunitaire, les lymphocytes T, ou cellules T, sont activés au contact de cellules défectueuses ou étrangères, et nous aident à combattre les infections et les maladies. Appelée CAR-T, la thérapie la plus couramment utilisée à l’heure actuelle pour traiter le cancer va consister à détourner et augmenter cette fonction naturelle des cellules T afin qu’elles ciblent en priorité les cellules tumorales. Pour ce faire, les médecins vont extraire les lymphocytes T du sang des patients, les manipuler génétiquement afin qu’ils identifient et ciblent les cellules cancéreuses, puis les faire se multiplier en laboratoire avant de les réadministrer.

La méthode CAR-T a toutefois ses limites : les cellules T modifiées ne sont en effet capables de reconnaître que quelques types de cancers, et l’ensemble de la thérapie doit être adaptée au patient en raison d’un récepteur des cellules T, appelé antigène leucocytaire humain (HLA) et permettant aux cellules T de détecter les cellules cancéreuses, variant d’un patient à l’autre. Mais cet obstacle pourrait être contourné, suite à la découverte réalisée par des chercheurs de l’université de Cardiff et récemment présentée dans la revue Nature Immunology.

En utilisant l’outil de modification du génome CRISPR-Cas9, ces derniers ont identifié une nouvelle molécule réceptrice dans les cellules T, appelée MR1. Fonctionnant d’une manière similaire au HLA lorsqu’il s’agit d’identifier les cellules cancéreuses, MR1 a l’avantage de ne pas varier d’un individu à l’autre, ce qui signifie qu’elle pourrait potentiellement constituer la base d’une thérapie impliquant les cellules T mais fonctionnant pour un éventail beaucoup plus large d’individus.

— royaltystockphoto.com / Shutterstock.com

« Le ciblage du cancer par ce type de cellules T offre de nouvelles perspectives prometteuses »

Bien que nous n’en soyons pas encore là, les expériences préliminaires impliquant la molécule MR1, menées en laboratoire sur des cellules humaines et des rongeurs, se sont révélées prometteuses. Dans le premier cas de figure, les cellules T dotées de récepteurs MR1 « ont détruit les différents types de cellules cancéreuses testées (poumon, mélanome, leucémie, colon, sein, prostate, os et ovaire) ne partageant pas un HLA commun », écrivent les chercheurs. Tandis que les tests effectués sur des souris atteintes de leucémie ont montré des signes de régression du cancer et ont permis aux rongeurs traités de vivre plus longtemps que les spécimens témoins.

Pour les scientifiques britanniques, la prochaine étape va consister, outre la mise en place d’essais cliniques dans les mois qui viennent, à en apprendre davantage sur les mécanismes permettant à MR1 d’identifier les cellules cancéreuses au niveau moléculaire. S’ils admettent que la route s’annonce encore longue avant la mise au point d’un éventuel « traitement universel contre le cancer » chez l’humain, leur découverte ouvre la voie à des thérapies révolutionnaires.

« Le ciblage du cancer par ce type de cellules T offre de nouvelles perspectives prometteuses », estime Andrew Sewell, auteur principal de l’étude et spécialiste de l’immunothérapie. « Cette découverte laisse entrevoir la possibilité qu’un seul type de cellules T puisse être utilisé pour combattre de nombreux cancers. Auparavant, personne ne pensait que cela était possible. »

Par Yann Contegat, le

Source: Science Alert

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    • oui absolument. Comme les vaccins dits « à ARNm » (qui en réalité ne contiennent pas d’ARN mais une molécule de synthèse « camouflée en ARN »), sans doute la plus grande révolution médicale de ces 50 dernières années, ont été découverts par Katalyn Kariko, une grande scientifique hongroise réfugiéee aux USA puis reléguée dans les sous-sols de l’université de Pennsylvanie car son sujet de recherche était considéré comme déviant par rapport aux grand thèmes de recherches soutenus par les programmes gouvernementaux et les grands laboratoires.

    • C’est comme cela que l’on, fait de la recherche, nul ne peut savoir a l’avance ce qu’il va découvrir, les plus grandes découvertes de l’humanité sont, quasiment, toujours dues au hasard