Il arrive qu’un peintre réalise un tableau par dessus une toile déjà réalisée. Cependant, prouver l’existence d’une toile dissimulée de la sorte reste une mission complexe car il ne faut pas abîmer les deux peintures. C’est désormais possible grâce à un nouveau scanner révolutionnaire qui a révélé une œuvre méconnue de Picasso cachée par un portrait de femme.

 

UN TABLEAU DERRIÈRE UN AUTRE TABLEAU ?

Oeuvre réalisée en 1902, La Miséreuse accroupie est une œuvre appartenant à la célèbre Période Bleue de Pablo Picasso. Pourtant, derrière ce portrait de femme se cache un secret étonnant. La miséreuse représentée recouvre en effet une autre œuvre réalisée par le maître.

C’est ce qu’ont constaté des chercheurs américains suite à une numérisation réalisée grâce à un tout nouveau scanner. En scannant la toile, ils ont découvert qu’un paysage représentant Barcelone se cache sous les traits de la femme représentée. Les lignes qui composent le paysage ont servi de base à la réalisation de la toile de 1902.

COMMENT CE SCANNER FONCTIONNE-T-IL ?

La découverte a été rendue possible via un système de spectroscopie infrarouge et de rayons X développé par une équipe de chercheurs de l’Université Northwestern de Chicago sous la houlette de Marc Walton.

Le scanner, beaucoup moins cher que les systèmes de balayage employés depuis plusieurs années, a également l’avantage d’être portable. Les musées, galeries et autres institutions pourront donc faire appel à cette technologie révélatrice qui nous en apprend beaucoup sur l’artiste et la période de réalisation d’une œuvre.

 

UN MONDE DE (RE)DÉCOUVERTES ARTISTIQUES À FAIRE

Dans le cas de La Miséreuse accroupie, les spécialistes ont constaté que le paysage, qui n’a pas été peint par Picasso lui-même mais probablement par son ami Joaquin Torres-Garcia, a été tourné à 90° pour devenir la silhouette de la femme représentée. Mais au delà de cette première trouvaille, ce sont des milliers d’autres toiles qui attendent en silence de dévoiler ce qui se cache derrière les coups de pinceaux.

Kenneth Brummel, conservateur au Musée des beaux-arts de l’Ontario à Toronto explique que cette technologie « aide à dater la peinture et à déterminer où elle a été faite. Mais cela donne aussi une idée des artistes avec lesquels le peintre s’est engagé et ces idées nous aident à poser des questions nouvelles, plus intéressantes et scientifiquement plus précises concernant un artiste, son processus de création et comment ils sont arrivés aux formes que nous voyons sur la surface d’une peinture. ».

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