On en entend beaucoup parler en ce moment : les Antilles souffrent d’une prolifération de sargasses sur les côtes. Ces algues brunes causent de vrais problèmes à la population à cause des gaz toxiques qu’elles dégagent et de leur odeur pestilentielle. Pourtant, il existe des moyens intelligents de les recycler.
Qu’est-ce que les sargasses ?
La “sargassum flutans” est une algue brune qui se développe à la surface des mers. En perpétuel mouvement, les amas de sargasses se déplacent avec les courants de l’Océan Atlantique jusqu’aux Caraïbes, où elles s’échouent sur les côtes. Les scientifiques n’arrivent pas à expliquer pourquoi, depuis 2011, les sargasses sont de plus en plus nombreuses à envahir les côtes antillaises alors que leur population décroît dans l’Atlantique. Certains pensent qu’il s’agit d’un effet du réchauffement climatique qui entraînerait une modification de la structure des sargasses.
D’autres estiment que le développement de l’agriculture intensive dans le bassin amazonien favorise la prolifération des sargasses, à cause du déversement de nitrates et de phosphates dans l’eau.
Pourquoi posent-elles problème ?
Depuis février 2018, les sargasses ont envahi en masse le littoral de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin. Les habitants de ces îles subissent de plein fouet tous les désagréments causés par les algues. En effet, en séchant, les sargasses dégagent de l’ammoniac et de l’hydrogène sulfuré. Ces gaz causent de graves maux de tête, vomissements et nausées aux habitants qui sont bien souvent contraints de déménager.
Les pêcheurs doivent faire face aux algues qui se prennent dans leurs filets et dans les moteurs de leurs bateaux. L’odeur nauséabonde des sargasses nuit aussi au tourisme. Les Antillais tentent tant bien que mal de ramasser ces algues et de les entreposer dans des aires de stockage. Malheureusement, les amas de sargasses abandonnés au même endroit contribuent à la pollution des sols.
Que faire pour lutter contre leur prolifération ?
Les habitants des Antilles ont lancé un appel à l’aide au gouvernement français car ils ne s’en sortent plus. En juin, l’ex-ministre de l’Environnement Nicolas Hulot a annoncé un plan de lutte contre les sargasses avec ramassage des algues toutes les 48 heures. 10 millions d’euros vont être alloués lors des deux prochaines années à ce problème écologique préoccupant.
Il existe pourtant d’autres solutions qui semblent beaucoup plus intéressantes que de collecter les sargasses. Au Texas (Etats-Unis) par exemple, ces algues sont recyclées pour former des barrières anti-érosion sur les côtes. En Bretagne, la start-up Algopack a eu l’idée d’utiliser les sargasses à la manière du plastique. Montures de lunettes, urnes funéraires, jetons de chariot… L’entreprise conçoit des objets très divers grâce à ce matériau écologique. Des agriculteurs en font du compost pour les champs. En Floride, une brasserie a même créé des bières à la sargasse ! Des idées ingénieuses pour recycler cette algue si problématique.
Au Diamant, Martinique, les élus s’organisent pour ramasser les sargasses, trouver des sites de stockages et chercher des solutions pour limiter les échouages. Le #plansargasse va les aider à réussir le ramassage en moins de 48h ⏱ pic.twitter.com/bTbMwESNBl
— Nicolas Hulot (@N_Hulot) 12 juin 2018
Par Josepha Toquereau, le
Source: France Inter
Étiquettes: réchauffement climatique, algues, antilles, guadeloupe, sargasses, recyclage, pollution, écologie
Catégories: Actualités, Écologie