Dans l’ouest de la Turquie, une équipe d’archéologues a procédé à l’excavation d’un sarcophage romain vieux de 1 800 ans, au contenu bien différent de ce que les inscriptions présentes sur son couvercle indiquaient.
Des ossements d’hommes et de femmes remontant au Ve siècle de notre ère
Cette trouvaille archéologique est intervenue au sommet de la colline d’Ayasuluk, dans la province d’Izmir. Faisant partie de l’ancienne cité d’Éphèse, ce site utilisé pendant des siècles comme lieu d’inhumation avait accueilli au cours du règne de l’empereur romain d’Orient Justinien Ier (527 à 565 de notre ère) une basilique à coupole, dédiée à Saint-Jean.
En fouillant les vestiges de l’édifice religieux, Sinan Mimaroglu, de l’université Mustafa Kemal de Hatay, et ses collègues ont mis au jour des mosaïques et un ancien système d’évacuation des eaux, ainsi qu’un sarcophage en pierre datant du IIIe siècle de notre ère.
Alors que les inscriptions sur son couvercle indiquaient qu’il accueillait initialement la dépouille d’un gladiateur nommé Euphrate, en l’ouvrant, les archéologues ont été surpris de découvrir les ossements de 12 hommes et femmes remontant au Ve siècle de notre ère. Un nouvel exemple de réutilisation de matériel funéraire, déjà courante à l’époque de l’Égypte antique.
Grand tomb of Roman gladiator found in Turkey actually contains the remains of 12 other people https://t.co/d9uSsWVhDC
— Live Science (@LiveScience) October 4, 2024
Selon Mimaroglu, des croix chrétiennes similaires à celles trouvées à l’intérieur de sépultures d’individus de haut rang en Syrie et ailleurs en Turquie avaient été gravées sur les deux faces de la partie supérieure du sarcophage. Ce qui, associé à l’inhumation à l’intérieur de la basilique, indique que les défunts étaient des membres de l’élite locale ou du clergé.
Terre de gladiateurs
Si l’on ignore en grande partie qui était Euphrate, Éphèse est connue pour abriter un cimetière de gladiateurs, dont l’analyse des restes en 2014 avait permis d’éclairer le régime alimentaire de ces « rockstars de l’Antiquité », au physique bien différent de celui dépeint dans l’art classique et la culture populaire.
Courant 2021, des archéologues avaient mis au jour dans l’est de la Turquie les vestiges d’une vaste arène de gladiateurs. Celle-ci aurait pu accueillir entre 15 000 et 20 000 spectateurs, contre 50 000 environ pour le Colisée de Rome.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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