Le cofondateur d’OpenAI annule sa commande du Tesla Roadster après plus de sept ans d’attente. Un geste anodin en apparence, mais hautement symbolique dans le contexte tendu avec Elon Musk.

Une supercar qui se fait toujours attendre, sept ans après son annonce tonitruante
En 2017, Elon Musk présentait le Tesla Roadster de seconde génération comme la quintessence de la voiture électrique : 0 à 100 km/h en moins de deux secondes, 1 000 km d’autonomie, plus de 400 km/h en vitesse de pointe. Les superlatifs pleuvaient, et la mise en vente était annoncée pour 2020.
Mais cinq ans plus tard, la voiture n’a toujours pas vu le jour. Les promesses ont été repoussées, floutées, et parfois contredites au gré des tweets d’Elon Musk. Si l’on en croit Franz von Holzhausen, designer en chef de Tesla, une démonstration serait prévue d’ici fin 2025, avec des livraisons en 2027. Encore une fois, aucun fait concret ne vient appuyer ce nouveau calendrier.

Et voilà que Sam Altman, figure centrale de la tech et patron d’OpenAI, en a assez. Le 30 octobre 2025, il annonce sur X (ex-Twitter) son intention d’annuler sa commande du Roadster, déposée plus de sept ans auparavant.
Altman balance publiquement : 50 000 dollars d’acompte, sept ans de silence
Comme beaucoup d’autres enthousiastes de l’époque, Altman avait versé 50 000 dollars d’acompte : 5 000 lors de la réservation, puis 45 000 un peu plus tard. Mais après sept ans et demi sans la moindre livraison, la patience du PDG d’OpenAI a des limites.
Il explique comprendre les délais dans le développement d’un produit aussi ambitieux. Cependant, il juge le temps d’attente excessif. Et surtout, lorsqu’il tente de demander le remboursement, l’adresse e-mail de Tesla prévue à cet effet s’avère inactive.
Frustré, Altman choisit donc de rendre l’affaire publique. Et très vite, ce qui aurait pu être un simple coup de gueule se transforme en message politique.
Une guerre d’ego entre Musk et Altman, ravivée par une voiture fantôme
La tension entre Elon Musk et Sam Altman n’est pas nouvelle. Musk critique depuis plusieurs mois la transformation d’OpenAI en entreprise à but lucratif, estimant qu’elle trahit sa mission initiale. Il multiplie les attaques sur les réseaux sociaux, souvent de façon virulente.
Altman, lui, répond rarement. Mais ici, en affichant son retrait public du projet Roadster, il semble rendre la monnaie de sa pièce à Musk. Le message est clair : les promesses non tenues, ce n’est pas seulement l’affaire de l’IA, mais aussi du matériel, et de Tesla en particulier.
Ce geste pourrait sembler mineur, mais il touche un point sensible. Le Roadster devait être le symbole de la puissance technologique de Tesla. Aujourd’hui, il incarne plutôt l’échec à concrétiser une promesse phare.
Une annulation symbolique qui pourrait faire très mal à l’image de Tesla
Quand une figure aussi influente qu’Altman abandonne publiquement le projet, cela ne passe pas inaperçu. Il ne s’agit pas seulement d’un client de plus : c’est un signal envoyé à tout l’écosystème tech. Ce que le Roadster représentait en 2017 n’existe plus que dans les souvenirs marketing déjà fanés.
Dans cette guerre de postures entre deux gourous de la Silicon Valley, le silence de Musk pourrait en dire long. Va-t-il réagir ? Va-t-il relancer la production ? Ou se contenter de faire mine de rien ?
Une chose est sûre : le Roadster n’a toujours pas quitté le stade du concept. Et plus le temps passe, plus il ressemble à une chimère. Sam Altman, lui, a tourné la page. Mais il l’a fait de manière suffisamment bruyante pour que tout le monde entende le claquement de cette porte.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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