
Si le sud du Pérou est réputé pour ses nombreux sites archéologiques remarquables, il abrite également un ensemble unique de salines, exploitées depuis des siècles.
3 600 bassins salins
À une cinquantaine de kilomètres de la ville de Cuzco, les salines de Maras sont nichées au cœur de la Vallée sacrée des Incas, à 3 300 mètres d’altitude. Organisés en terrasses, ces 3 600 bassins peu profonds, dont la surface individuelle n’excède pas 20 mètres carrés, sont alimentés par une source saturée en chlorure de sodium qui coulerait depuis plus d’une centaine de millions d’années.
Sous l’effet combiné du soleil et du vent, l’eau s’évapore, laissant derrière elle une épaisse couche de cristaux de sel qui est ensuite râclée.
La « récolte » s’avère logiquement plus facile durant la saison sèche, qui s’étale de mai à octobre. En raison de sa teneur en minéraux plus importante, le sel présente alors des teintes roses caractéristiques et recherchées. Suivant sa qualité, il pourra être vendu comme sel de table, ou utilisé à des fins industrielles et agricoles.
L’exploitation de cette précieuse ressource remonte à l’époque pré-inca. S’étant considérablement développé à partir du XVe siècle de notre ère, ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO fait aujourd’hui vivre plus de 700 familles, organisées en coopérative. Sa production annuelle totale oscille entre 160 et 200 tonnes.

Légendes anciennes
Selon la mythologie locale, la source hypersaline de Maras serait en réalité les sanglots d’Ayar Kachi, l’un des quatre fondateurs de l’Empire inca. Craignant qu’il ne finisse par les évincer, ses trois frères l’auraient attiré et piégé dans une grotte surplombant les salines.
Une variante évoque un torrent de larmes versées par une déesse andine suite à la perte de son amour.
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