Des archéologues mexicains ont annoncé la découverte des restes mutilés de 20 jeunes individus dans une pyramide maya du sud du pays, vraisemblablement dédiée aux divinités les plus sombres de cette célèbre civilisation mésoaméricaine.
Offrandes humaines
La construction de l’imposant monument, connu sous le nom de Structure 18 et situé sur le site archéologique de Moral-Reforma, dans la péninsule du Yucatan, s’est vraisemblablement étalée sur plusieurs siècles. Des offrandes humaines étant requises pour « consacrer » chaque nouvelle section achevée et cimenter leur lien avec l’au-delà.
Selon l’Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique (INAH), la nature parcellaire de la plupart de ces témoignages macabres (crânes, fragments de mâchoires et os) et leur emplacement suggèrent un lien étroit avec les dieux du monde souterrain maya. Ces restes ont été découverts dans deux fosses distinctes qui pourraient avoir été creusées à un millénaire d’intervalle.
Bien que l’âge précis des ossements n’ait pas encore été déterminé, la présence de 567 offrandes matérielles (perles, pointes de projectiles et aiguilles en os) suggère que les premiers sacrifices humains remonteraient à la période préclassique tardive (-300 à 250 de notre ère). Les dépouilles d’une partie des 12 victimes auraient été placées en position assise peu de temps après leur mort.
El descubrimiento de una veintena de entierros humanos consagrados a un templo-pirámide de la Zona Arqueológica de Moral-Reforma, #Tabasco, apunta a que esta construcción estuvo vinculada con la muerte o con una deidad del inframundo maya.#boletin: https://t.co/hZB3cY9lwT pic.twitter.com/rncizsLfbl
— INAHmx (@INAHmx) April 20, 2023
L’examen des restes les plus récents, suggérant que la seconde « vague » de sacrifices soit intervenue au cours de la période classique tardive (600 à 900 de notre ère), a de son côté révélé que huit des treize individus identifiés avaient été décapités et démembrés.
Des modifications crâniennes et dentaires
Les deux dépôts mortuaires abritaient exclusivement les restes de jeunes hommes adultes présentant des modifications crâniennes.
« Ces caractéristiques physiques, qui constituaient un signe de statut social élevé pour les Mayas, étaient obtenues par la pose d’attelles à un jeune âge », explique Francisco Apolinar Cuevas Reyes, qui a coordonné les fouilles. « Nous avons également observé des modifications dentaires par limage et incrustation de jade sur les incisives de deux des individus sacrifiés au cours de la période classique tardive. »
Les chercheurs précisent que toutes les conclusions tirées de ces découvertes sont préliminaires et que les fouilles de la Moral-Reforma se poursuivent afin de reconstituer les événements macabres intervenus dans cette « pyramide de la mort ».
