— © Construyendo Tarteso (CC-BY 4.0)

De récentes fouilles dans l’ouest de l’Espagne ont offert aux archéologues un aperçu rare de sacrifices rituels d’animaux intervenus dans la région il y a plus de deux millénaires.

Sacrifices rituels

Publiés dans la revue PLoS One, ces travaux ont impliqué l’analyse de quelque 6 770 os appartenant à minima à une cinquantaine d’animaux, mis au jour sur le site archéologique de Casas del Turuñuelo, proche de la ville de Badajoz et connu pour abriter les vestiges de plusieurs structures datant de l’âge du fer.

Une étude zooarchéologique a permis d’établir que des sacrifices répétés d’animaux y avaient été réalisés vers la fin du Ve siècle avant notre ère. Selon l’équipe, bien que ce type de rites soient mentionnés par certaines sources écrites, des preuves directes n’avaient jusqu’à présent été trouvées que sur une poignée de sites méditerranéens remontant à cette époque.

L’analyse des ossements a révélé que 41 des animaux sacrifiés étaient des équidés (famille taxonomique incluant chevaux, ânes, zèbres ainsi que de nombreuses autres espèces apparentées connues uniquement à travers des fossiles). « Le dépôt de chevaux non consommés dans la cour de Turuñuelo est exceptionnel et a peu de parallèles », précisent les auteurs. « La plupart d’entre eux étaient des mâles adultes âgés au maximum d’une dizaine d’années. »

— © Construyendo Tarteso (CC-BY 4.0)

Les autres restes mis au jour ont été attribués à six bovins (4 mâles, une femelle et un individu non identifié), quatre porcins (principalement des femelles, dont l’une aurait été gestante) et un canidé.

Trois phases distinctes

Associées aux autres preuves matérielles trouvées sur le site de Turuñuelo, ces découvertes suggèrent trois phases chronologiquement distinctes de rites sacrificiels.

Pour les deux premières, les squelettes étaient pour la plupart complets, avec des traces de charbon de bois et de matière organique carbonisée suggérant une utilisation rituelle du feu. Toutefois, les chercheurs ont constaté que les spécimens sacrifiés au cours de la seconde étaient accompagnés d’objets luxueux provenant de la Méditerranée orientale (pots à onguents, bols macédoniens et sculpture en marbre pentélique athénien).

Si le nombre d’animaux sacrifiés a diminué au cours de la phase 3, leurs restent présentaient des signes clairs de boucherie, suggérant qu’une partie de leur viande ait par la suite été consommée.

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