L’acide désoxyribonucléique, plus connu sous le nom d’ADN, est une macromolécule biologique qui est présente dans la plupart des cellules vivantes. En effet, même chez les virus, l’ADN contient l’intégralité de l’information génétique de l’être que l’on appelle « génome ». L’ADN permet donc le développement, le fonctionnement ainsi que la production des êtres vivants. C’est aussi par l’ADN que se transmettent les gènes de parents à enfants. D’ailleurs, on doit cette découverte à Rosalind Franklin, la pionnière de la science moléculaire.
La biographie de Rosalind Franklin
Rosalind Franklin a été oubliée par la société car elle était une femme. De plus, à cette époque, seulement environ 5 % de femmes ont pu obtenir leur diplôme contre 95 % d’hommes. Les études supérieures n’étaient pas faites pour tout le monde et la plupart des parents ne voulaient pas que leurs enfants en fassent. Rosalind avait choisi de parcourir le domaine de la science. Elle est donc devenue une source d’inspiration pour les femmes car, en 1945, elle a obtenu son doctorat en physique et chimie à l’université de Cambridge. Malheureusement, elle n’a pas obtenu le prix Nobel pour sa découverte, le prix ayant été attribué à ses collègues.
Rosalind Elsie Franklin est née le 25 juillet 1920 dans le quartier londonien de Notting Hill. Elle était issue d’une famille juive britannique. C’est la fille d’Arthur Ellis Franklin et de Muriel Frances Waley. Son père était un marchand londonien et Rosalind était la cadette. Elle avait quatre frères et sœurs : Jenifer Glynn, Roland Franklin, Colin Franklin et David Franklin.
Son cursus scolaire
Rosalind était issue d’une famille bourgeoise. Elle pouvait donc accéder à une éducation plus privilégiée. Elle a fait ses études secondaires à la St Paul’s Girls’ School. Par la suite, elle a intégré le collège Newnham dans lequel elle a poursuivi l’étude des tripos de chimie en 1941. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, elle a continué ses études sur le charbon en association avec la British Coal Utilisation Research Association. En même temps, elle a occupé le poste de garde ARP à Londres.
En 1945, elle a obtenu son doctorat en physique-chimie à l’institution de Cambridge. Son travail de doctorat consistait à étudier la porosité des structures du carbone. En 1947, elle a acquis le poste de chercheuse au CNRS, poursuivant ses recherches sur le carbone. Elle a effectué ses recherches au laboratoire central des services chimiques de l’État, et a donc utilisé les techniques de diffractométrie de rayons X. Cela lui a permis de découvrir les structures amorphes du carbone.
Un parcours hors du commun
En 1950, John Randal lui a proposé de créer un laboratoire qui serait spécialisé dans la diffractions des rayons X. En s’associant, leur but était d’analyser la structure de l’ADN. Cette étude a été effectuée au King’s College de Londres. Un an après, elle a accepté le poste, et y travaillait avec le physicien Maurice Wilkins. Elle est parvenue à séparer la forme B de la forme A, grâce au contrôle de l’humidité. Les deux scientifiques ont observé de près l’évolution de l’ADN lorsqu’il était en contact avec l’humidité ou déshydraté. Pourtant, Rosalind a mis en cause le travail établi par Maurice Wilkins et James Dewey Watson, ce dernier ayant aussi étudié la structure de l’ADN à l’université de Cambridge.
C’est donc Rosalind et Raymond Gosling qui ont découvert la structure à double hélice de l’ADN, mais cette découverte a été finalisée par James Dewey Watson et Francis Crick en 1953. Malheureusement, Watson et Wilkins n’étaient pas en bons termes au point où l’équipe fut divisée, Watson et Crick d’un côté et Wilkins de l’autre. Chacun voulait donc publier sa découverte séparément des autres. Mais Rosalind Franklin n’était pas d’accord. Elle avait convenu avec eux de publier leurs recherches dans un même numéro.
Après le litige qui l’a opposée à ses anciens camarades du collège, elle a rejoint le Birkbeck College en mars 1953. Elle a ensuite intégré le département de John Desmond Bernal. Avec ses connaissances, elle a utilisé la technique de cristallographie sur des virus afin de détecter leur structure. Pour cela, elle s’est associée avec Aaron Klug et a collaboré avec de nombreux laboratoires aux États-Unis afin de mener des recherches sur des virus.
Ses dernières années
Toujours dans le domaine des sciences, la malheureuse Rosalind Elsie Franklin s’est fait voler deux prix Nobel. Le premier concernant ses travaux sur la structure de l’ADN a été attribué à Francis Crick et James Dewey Watson en 1962. Ces derniers, ayant eu accès aux recherches de la scientifique à son insu, n’ont même pas pris la peine de rendre hommage au travail de Rosalind. Quant au second, il s’agit de celui sur la structure des virus.
Un travail grandement mené par Rosalind et qui sera repris par Aaron Klug. Ce dernier recevra le prix à sa place. Elle n’était âgée que de 37 ans lorsqu’elle succomba à un cancer de l’ovaire, très probablement causé par la surexposition aux radiations.
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