— Daniel Andis / Shutterstock.com

En 1883, une supposée agate avait rejoint la collection du Muséum d’histoire naturelle de Londres. Le réexamen de la « roche » la contenant a récemment révélé qu’il s’agissait en fait d’un œuf de titanosaure.

Une « roche » à l’apparence inhabituelle

Mesurant environ 15 centimètres de diamètre et presque entièrement sphérique, ce spécimen à la teinte blanche/rosée avait été exhumé des archives de l’établissement en 2018, en vue d’une future exposition. Si son apparence assez inhabituelle avait attiré l’attention de Robin Hansen, c’est à l’occasion d’une exposition de minéraux en France que le conservateur britannique a pris conscience que la « roche » n’en était probablement pas une.

« Un marchand m’a montré un oeuf de dinosaure sphérique, doté d’une fine coquille et renfermant une agate foncée », détaille Hansen. « Il ressemblait de façon frappante au spécimen que nous venions d’exposer au musée. »

Les scanners à haute résolution réalisés à son retour en Angleterre n’ont pas permis de déceler de détails plus fins, en raison de la densité de l’agate, mais la fine couche entourant la gemme s’est avérée posséder une structure extrêmement proche de celle des œufs de dinosaures géants découverts en Chine et en Argentine.

La provenance du spécimen (collecté en Inde), sa taille, sa forme et sa datation suggèrent qu’il aurait été pondu il y a 70 millions d’années par un titanosaure, herbivores massifs qui constituaient alors les dinosaures les plus répandus dans cette région du globe. En janvier dernier, une étude avait révélé que ces créatures à long cou pouvant peser jusqu’à 60 tonnes se réunissaient pour pondre et que les femelles abandonnaient ensuite les oeufs.

Éruption volcanique

Selon l’équipe, il est probable que l’oeuf ait été recouvert de lave lors d’une éruption volcanique. Une fois celle-ci solidifiée, ses structures internes se seraient décomposées et une eau riche en silice se serait frayé un chemin jusqu’à l’intérieur de l’œuf, créant ainsi le spectaculaire spécimen d’agate que nous voyons aujourd’hui.

« Ce spécimen, correctement identifié et catalogué comme renfermant une agathe à la fin du XIXe siècle, illustre parfaitement l’importance des collections muséales », estime Hansen. « Grâce aux techniques d’analyse modernes, nous avons découvert que la structure sphérique l’entourant était en fait un oeuf de dinosaure. »

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