Quand on vous parle de robot d’exploration spatiale, vous pensez tout de suite à une sorte de robot roulant façon Curiosity. Alors certes, Curiosity est une merveille de technologie, mais il manque un peu de flexibilité. Or, ce gros défaut pourrait bientôt être corrigé avec l’arrivée du Super Ball Bot. Sous ses airs de paquet de bâtons mal agencés, se cache en fait un robot à la structure révolutionnaire, résistant et capable de se déplacer sur une multitude de terrains. SooCurious vous présente ce robot hors norme.

Les rovers d’explorations martiennes ont déjà prouvé qu’ils étaient capables d’arpenter de grandes distances et de faire des découvertes scientifiques sensationnelles, mais ils présentent structurellement un gros désavantage : ils sont particulièrement massifs et rigides. Résultat, ils sont particulièrement lourds, et une fois arrivés sur place, leurs capacités de franchissement sont limitées. Des scientifiques américains se sont pris à imaginer un robot aussi intelligent que Curiosity mais capable de se déplacer avec autant de légèreté qu’un virevoltant, ces buissons secs que l’on voit rouler au vent dans les westerns. Le fruit de leur réflexion : Super Ball Bot.

Pour l’instant, le Super Ball Bot est encore en phase de recherche avancée au sein de l’organisme dédié de la NASA, et il ne ressemble pour ainsi dire pas du tout à un robot, du moins à l’idée que l’on se fait en général d’un robot. Super Ball Bot ressemble à une sphère (très) ajourée composée d’une structure suspendue, et qui se déplace selon que les câbles entre ses barres sont tendus ou détendus. Cela permet au robot d’équilibrer le poids et la pression en la répartissant sur l’ensemble de son corps, l’idée étant que, de cette manière, un robot pourra se déplacer plus facilement et rapidement qu’un rover sur n’importe quel type de surface.

Une vidéo expliquant le principe de Super Ball Bot (en anglais) : 

La notion de « tenségrité », ou de structure en tension, existe depuis plus longtemps que la robotique à proprement parler. Dans les années 1940 l’artiste Kenneth Snelson réalisait des sculptures basées sur ce modèle, chaque élément soutenant les autres et assurant la cohésion de l’ensemble. Adrian Agogino explique que cette solution permet de gagner en flexibilité et en légèreté, mais ne fait pas perdre en solidité. « [Notre robot] change de forme en touchant des objets, il ne les casse pas, et ces derniers ne le cassent pas non plus. »

Le concept parait donc particulièrement prometteur aux yeux de ceux qui, à la NASA, planifient les missions en route pour d’autres planètes ou lunes. Avec une structure pareille, le robot fait, déjà en lui-même, gagner de la place et du poids, et en plus il nécessite moins de protections au moment de l’atterrissage. De même, c’est toujours cette flexibilité qui permettrait à des robots construits sur ce modèle d’atteindre des endroits inaccessibles pour des rovers qui sont pourtant très intéressants scientifiquement, comme le bord de falaises par exemple.

Le Super Ball Bot dans toute sa splendeur : 

 

En effet, envoyer un robot à plusieurs millions de dollars sur le bord d’une falaise a déjà de quoi donner des sueurs froides aux ingénieurs, mais cela prendrait en plus des jours et des jours d’approche pour un rover. Ce pourquoi le Super Ball Bot serait bien plus adapté pour explorer des terrains accidentés et mal connus comme la surface de Titan (la plus grosse lune de Saturne). Cependant, pour Agogino, ces robots ne sont pas encore près de fouler le sol d’autres astres, car leur développement est encore balbutiant et les ingénieurs ne sont pas encore habitués à développer ce genre de structure et sa manière de fonctionner.

D’ailleurs, en attendant que Super Ball Bot aille arpenter d’autres astres, d’autres usages peuvent lui être dévolus : par exemple il pourrait être utilisé à des fins militaires, ou à l’inverse pour de l’aide à la personne. En effet, avec sa structure si particulière, il serait aussi bien capable de résister à des combats que de s’occuper avec douceur de personnes âgées ou malades. Deux usages totalement opposés, mais qui montrent la polyvalence dont pourra faire preuve ce type de robot s’il peut être mis au point de manière efficace.

Super Ball Bot à l’essai :

 

Ce robot a vraiment une allure très étrange. À la rédaction on peine vraiment à croire que ce paquet de câbles et de bâtons va révolutionner la conquête spatiale, mais on fait confiance aux chercheurs ! À tout prendre, on préférerait que ce soit le robot tout rond Guardbot qui devienne le nouveau type de robot d’exploration interplanétaire à la mode. Quel robot voudriez-vous voir devenir notre ambassadeur auprès d’éventuels extraterrestres ?

 

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