Des chercheurs sont arrivés à mettre au point une variété de riz cultivable dans de l’eau salée. Certes plus chère, cette espèce de riz présente un avantage non négligeable : elle résiste mieux aux bactéries.

 

UNE NOUVELLE FAÇON DE CULTIVER DU RIZ

C’est à Qingdao, au bord de la mer Jaune, dans la province de Shandong en Chine qu’une nouvelle variété de riz a été récoltée. Sa particularité : elle supporte les sols à forte teneur en sel et en alcaline. Ces terres étaient jusqu’à maintenant incultivables, et le problème c’est que la Chine en possède 1 million de kilomètres carrés – ce qui équivaut à 1,5 fois la taille de la France. Enfin problème… Pas tant que ça : avec cette nouvelle variété de riz, on espère que 50 millions de tonnes supplémentaires pourront être récoltées sur ces terres; une quantité suffisante pour nourrir 200 millions de personnes !

Dès le milieu des années 1970, le gouvernement chinois s’inquiétait déjà de savoir comment nourrir une population plus nombreuse. Il a donc commencé à chercher des espèces de riz susceptibles de pousser dans des champs imbibés de sel. Une équipe de recherche dirigée par Yuan Longping a donc été sollicité et c’est tout récemment que le chercheur et son équipe ont doublé la production de riz dans l’eau salée.

 

UN ESPOIR

Une découverte majeure a été faite par Chen Risheng, chercheur basé à Guangdong, qui est tombé sur une espèce de riz sauvage rouge près d’une forêt de mangrove dans le comté de Suixi. Après des décennies de sélection et de croisements génétiques, les chercheurs du pays avaient trouvé pas moins de 8 espèces candidates, mais leur productivité restait faible : 2 tonnes par hectare, un tiers de celle du riz ordinaire. Des récoltes insuffisantes pour entreprendre de grandes plantations.

Cette nouvelle variété de riz, nommée “Yuan Mi” en l’honneur du chercheur qui l’a inventé, procure un rendement de 4,5 tonnes par hectare. Vendue via une plateforme sur internet, cette variété coûte 6,50 €, soit huit fois plus qu’une espèce de riz ordinaire. Mais le prix ne décourage pas les internautes, puisqu’un millier de commandes ont déjà été enregistrées en seulement deux mois. Le riz actuellement vendu a été récolté durant l’année 2016.

Yuan Longping (avec la chemise foncée en bas à droite), père du « riz hybride ».

 

BON ET ÉCOLOGIQUE

L’avantage de ce « riz de mer » ne réside pas uniquement dans les conditions extrêmes qu’il est capable d’endurer : son goût diffère des autres variétés et d’un point de vue nutritionnel, il tient également la distance avec ses concurrents.

Cette variété présente un taux de calcium élevé et contient d’autres nutriments que l’on retrouve dans l’eau salée. Mais l’indéniable avantage que présente le Yuan Mi, c’est que le sel qu’il contient agit comme un répulsif naturel face aux innombrables bactéries !  Les cultivateurs de riz ne seraient donc plus obligés de recourir aux habituels insecticides et autres pesticides.

Il est important de souligner que la Chine jouit désormais d’une production de riz excédante, grâce à toutes les productions que le pays possède. Selon les déclarations de spécialistes chinois, l‘Empire du Milieu est en bonne voie pour clore les sempiternelles pénuries alimentaires qui touchaient le pays.

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