Des chercheurs britanniques ont repéré les restes métalliques d’une planète orbitant autour d’une étoile mourante à plusieurs centaines d’années-lumière de la Terre. Une découverte importante qui nous offre un aperçu de ce qui pourrait advenir de notre système solaire dans 5 à 6 milliards d’années.

C’est seulement la seconde fois qu’un tel phénomène est observé

Détectée par des astrophysiciens de l’Université de Warwick (Angleterre) grâce au Gran Telescopia Canaria, plus grand télescope optique au monde installé sur l’île de La Palma (Espagne), ce reste planétaire mesurant quelques centaines de kilomètres de diamètre a été repéré à l’intérieur du puits gravitationnel entourant la naine blanche SDSS K122859.93 + 104032.9, située à environ 410 années-lumière de la Terre. Il s’agit vraisemblablement du fragment d’une planète beaucoup plus grosse, composé en majorité de fer et de nickel et ayant survécu aux évènements cataclysmiques qui transforment les étoiles en naines blanches.

À l’intérieur du disque de débris entourant la naine blanche, les scientifiques ont en effet repéré une trainée de gaz laissée par le fragment planétaire en question, qui effectue un tour complet de l’étoile mourante toutes les deux heures. En raison de la proximité de ce fragment avec l’astre, les auteurs de l’étude parue dans la revue Science estiment qu’il s’agit très probablement du noyau d’une planète résidant autrefois à une distance bien plus lointaine, dont la croûte et le manteau ont été arrachés par les intenses forces gravitationnelles générées par la naine blanche, auxquelles aucun astéroïde n’aurait pu résister.

Illustration d’un fragment planétaire orbitant autour d’une naine blanche

Un aperçu du devenir de notre système solaire

Selon les auteurs de l’étude : « Le planétésimal découvert se trouve profondément dans le puits gravitationnel de la naine blanche, beaucoup plus près que ce que nous nous attendrions à trouver. Ce n’est possible que parce qu’il doit être très dense et/ou susceptible d’avoir une force interne qui le maintient ensemble, ainsi nous proposons qu’il soit composé principalement de fer et de nickel. Si c’était du fer pur, elle pourrait survivre là où elle évolue maintenant, mais elle pourrait aussi être un corps riche en fer mais avec une force interne pour la contenir ».

Vue d’artiste d’une naine blanche © Wikimédia / NASA

Lorsqu’une naine jaune a épuisé tout son hydrogène, elle se dilate et devient une géante rouge qui dévore les planètes se trouvant autour d’elle. Ses couches extérieures vont ensuite se dilater à leur tour, jusqu’à former un immense nuage de gaz tandis que son cœur va devenir une naine blanche, beaucoup moins massive, et se refroidir progressivement. C’est ce qui s’est produit pour SDSS K122859.93 + 104032.9, qui ne pèse plus aujourd’hui que 0,7 masse solaire (contre 2 auparavant) pour une taille similaire à celle de la Terre, et c’est le scénario qui attend le Soleil dans cinq ou six milliards d’années.

La naine blanche SDSS J122859.93+104032.9 possède une masse équivalente à environ 70 % de celle de notre Soleil, ce qui lui donne une influence gravitationnelle 100 000 fois supérieure à celle de la Terre.

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