S’il existe quelque chose chez l’être humain qui recèle encore un très grand nombre de mystères, c’est le cerveau. En effet, les chercheurs continuent de faire des découvertes surprenantes sur le fonctionnement du cerveau. Il a notamment été découvert qu’il existe un réseau de langage universel dans le cerveau.
Un même schéma d’activité cérébrale pour toutes les langues
Il existe environ 7 000 langues qui sont parlées et écrites à travers le monde. Et même si certaines propriétés des différentes langues sont très similaires, c’est le seul système de communication au monde qui se manifeste avec autant de formes différentes. Selon une nouvelle étude réalisée par les chercheurs en neurosciences du Massachusetts Institute of Technology (MIT), cela s’explique par le fait que chaque langage distinctif implique des schémas d’activité cérébrale similaires.
En effet, selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Nature Neuroscience, les différentes langues parlées par les humains provoquent l’activation du même « réseau linguistique universel » dans le cerveau des locuteurs. Notons que cette zone du cerveau qui traite le langage a déjà fait l’objet de nombreuses études. Jusque-là, cependant, ces études se sont concentrées sur les anglophones. Cette étude confirme ainsi que pour l’anglais, le français, l’italien, le swahili ou le tagalog, c’est cette même zone du cerveau qui est activée.
Des résultats importants, mais peu surprenants
Pour aboutir à cette conclusion, les scientifiques ont recruté 90 locuteurs de 45 langues différentes appartenant à 12 familles linguistiques différentes. Chaque paire de locuteurs (un homme et femme) pour chaque langue a été soumise à des tests d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pendant qu’ils effectuaient des tâches linguistiques ou non linguistiques spécifiques. Les chercheurs ont notamment examiné les réponses cérébrales des participants lorsqu’ils écoutaient un extrait d’Alice au pays des merveilles traduit dans leur langue maternelle.
Les participants ont également écouté plusieurs enregistrements qui ne devaient pas activer le réseau linguistique du cerveau. Les participants ont aussi été invités à résoudre des problèmes de mathématiques et à effectuer des exercices de mémorisation. L’objectif de ces tests était notamment de voir si les propriétés clés du réseau linguistique étaient les mêmes chez les anglophones et les locuteurs des autres langues. Les données collectées ont montré que toutes les langues activaient de vastes zones du cortex frontal, temporal et pariétal gauche dans le cerveau.
De petites variations ont cependant été observées dans l’activité cérébrale déclenchée pour chaque langue. Face à ces résultats, les chercheurs n’ont pas été spécialement surpris. Quoi qu’il en soit, ils ont expliqué que l’étude n’était pas vaine dans la mesure où elle constitue une base solide pour d’autres études sur la linguistique humaine, notamment pour ceux qui ne peuvent pas se baser sur des particularités qui n’existent pas pour la langue anglaise. « Cette étude est très fondamentale, étendant certaines découvertes de l’anglais à un large éventail de langues », a ainsi déclaré Evelina Fedorenko, auteure principale de l’étude, dans un communiqué.