Autrefois chassé et menacé de disparition, le requin-taupe s’est installé au large des côtes du Trégor, au nord de la Bretagne. Malgré sa ressemblance avec le requin blanc, cet animal marin, désormais classé comme une espèce en danger en France, n’approche que très peu l’homme et n’attaque pas.
Également appelé « maraîche » ou encore « veau de mer », le requin-taupe commun (Lamna nasus) nage depuis peu dans la Manche, au large de Perros-Guirrec (Côtes d’Armor). Cet amoureux des eaux froides inférieures à 18° vit également dans l’Atlantique Nord, au Chili, au Brésil et en Australie.

Capture d'écran - Requin-taupe commun
Capture d’écran – Requin-taupe commun

Reconnaissable grâce à son dos bleu-noir ou gris, à son ventre blanchâtre et à son museau pointu, le requin-taupe peut impressionner : certains d’entre eux atteignent près de 3,5 mètres de long. Toutefois, s’il ressemble au requin blanc et appartient à la même famille des lamnidés, ce poisson n’attaque que très rarement l’humain dont il se méfie et s’approche peu. L’ISAF (International Shark Attack File) ne répertorie d’ailleurs que deux attaques non mortelles au Canada et en Angleterre.

Très chassé pour sa chaire rose, ses ailerons et son huile, et notamment en France, le requin-taupe avait presque disparu. Son retour au large des côtes françaises est donc une bonne nouvelle. Aujourd’hui, le requin-taupe commun est une espèce protégée qui fait partie de la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Il est classé « espèce en danger » en France et « vulnérable » au niveau mondial.

Requin-taupe
Requin-taupe

L’APECS (Association Pour l’Étude et la Conservation des Sélaciens) souhaite mener la première étude sur le requin-taupe dans la Manche. Pour financer ce projet, l’association « dédiée aux requins et aux raies, aux poissons cartilagineux anciennement nommés « Sélaciens » » a besoin de fonds importants : 3000 à 4000 euros par balise. Cette étude permettrait d’en savoir plus sur le comportement de ces requins en France et la raison de leur retour à cet endroit précisément.

En 2015, Didier Brémont, caméraman apnéiste célèbre pour ses vidéos sous l’eau, a réussi à filmer à plusieurs reprises le requin-taupe, en plongée sous son bateau. Sur sa dernière vidéo, on peut observer le poisson sauter hors de l’eau pour capturer une proie.

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