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Des scientifiques font une découverte inattendue en étudiant des requins du Groenland

Ils peuvent vivre des centaines d’années

requin du Groenland
― Dotted Yeti / Shutterstock.com

On les pensait fonctionnellement aveugles. L’étude de huit requins du Groenland, connus pour vivre plusieurs siècles, n’a révélé aucun signe de dégénérescence rétinienne.

Résilience rétinienne

Chez l’Homme et de nombreux autres animaux, les cellules photoréceptrices, localisées au niveau de la rétine, se détériorent au fil du temps, ce qui entraîne une vision trouble. De façon inattendue, l’étude des dépouilles de huit requins du Groenland (Somniosus microcephalus), âgés de plusieurs centaines d’années au moment de leur mort, n’a révélé aucun signe de tels dommages.

La plupart des vertébrés possèdent deux types de cellules détectrices de lumière : les cônes, qui permettent la perception des couleurs, et les bâtonnets, assurant la vision dans des conditions de faible luminosité.

Lors du séquençage des squales, Lily Fogg, de l’université de Bâle, et ses collègues ont constaté que la vision de ces créatures reposait essentiellement sur les cellules bâtonnets.

Si cela n’avait rien de surprenant (les requins du Groenland évoluent dans des environnements glacials et sombres), les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur bioRxiv, ont également mis en évidence une activité accrue du gène ERCC1. Impliqué dans la réparation de l’ADN, celui-ci expliquerait essentiellement la résilience remarquable de leur rétine.

Pas de mélanopsine

Autre caractéristique les distinguant des autres squales : l’absence de mélanopsine, protéine sensible à la lumière contribuant au maintien du rythme circadien chez les vertébrés. Ce qui suggère que d’autres signaux (température) et processus physiologiques régulent cette « horloge biologique interne » chez S. microcephalus.

« La résilience du système visuel des requins du Groenland est surprenante, sachant que certaines recherches antérieures avaient suggéré qu’ils dépendaient d’autres sens », souligne Ewan Camplisson, de l’université de Manchester.

Il y a quelques semaines, une étude avait révélé comment le requin du Groenland échappe au cancer.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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