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400 ans et toutes ses dents : une étude révèle comment le requin du Groenland échappe au cancer

Une longévité record pour un vertébré

requin du Groenland
― Dotted Yeti / Shutterstock.com

De récentes analyses ont contribué à éclairer la biologie exceptionnelle des requins du Groenland, pouvant vivre des siècles sans développer de tumeurs cancéreuses.

La voie de signalisation NF-κB

Pouvant mesurer plus de six mètres et dépasser la tonne, Somniosus microcephalus intrigue depuis longtemps les chercheurs. En raison de l’environnement extrême au sein duquel il évolue (eaux polaires et profondeurs atteignant 400 mètres), le mode de vie de ce squale reste relativement obscur, mais on suppose qu’il atteint sa maturité sexuelle autour de 150 ans et vit environ quatre siècles. Un record pour un vertébré.

Afin de percer les secrets de cette longévité hors normes, Shigeharu Kinoshita, de l’université de Tokyo au Japon, et ses collègues ont séquencé la grande majorité (37 000 gènes) du génome d’un spécimen adulte.

Ce travail de longue haleine a révélé un nombre plus important de copies de gènes étroitement liés à la voie de signalisation NF-κB par rapport à d’autres espèces de requins. Notamment le requin-baleine (Rhincodon typus) et le requin-chabot à taches blanches (Chiloscyllium plagiosum), vivant respectivement une cinquantaine et une vingtaine d’années.

Activée lorsque le système immunitaire est attaqué, cette voie est impliquée dans des processus tels que l’inflammation et la croissance tumorale. Sa perturbation étant connue pour entraîner une prolifération des cellules cancéreuses et des différents pathogènes, les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur bioRxiv, concluent qu’elle joue probablement un rôle majeur dans la longévité exceptionnelle de S. microcephalus.

D’autres espèces concernées

Selon Aaron MacNeil, de l’université Dalhousie, cette caractéristique expliquerait pourquoi les taux de cancer se révèlent remarquablement faibles chez certaines espèces de squales, ainsi que l’oursin rouge géant (Mesocentrotus franciscanus), connu pour vivre plus d’un siècle et possédant également un nombre anormalement élevé de gènes associés à NF-κB.

Plus tôt ce mois-ci, une étude britannique avait mis à mal une croyance vieille de 50 ans sur le cancer, en montrant que les animaux de grande taille présentaient en fait un risque plus élevé, mais avaient développé de meilleures défenses contre cette maladie.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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