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Les soigneurs du SEA LIFE Aquarium de Melbourne ont observé des changements inhabituels chez une femelle reptile à la suite de la mort de son partenaire. Des observations minutieuses ont montré qu’il s’agissait d’un changement de sexe, ce qui constituerait une première chez un reptile adulte.

« Le fait qu’elles aient commencé à se rapprocher nous a alertés »

Les dragons forestiers de Boyd sont de petits lézards arboricoles vivant dans les forêts tropicales du nord du Queensland. Selon l’équipe de l’aquarium, le spécimen récemment observé, qui s’était auparavant accouplé avec le mâle et avait pondu des œufs, a développé des caractéristiques physiques et des organes génitaux typiquement mâles. « Une forte rivalité a existé entre les deux femelles du terrarium pendant des années, même si l’une était définitivement dominante », explique Tom Fair. « Le fait qu’elles aient commencé à se rapprocher nous a alertés. »

Bien que ce changement d’attitude ait pu être dû à la mort du mâle ou au passage dans un nouveau terrarium à peu près au même moment, les soigneurs ont ensuite observé que le spécimen dominant avait recommencé à grandir, dépassant le poids typique de 100 grammes pour une femelle, et que sa crête s’était épaissie, une caractéristique essentielle permettant de distinguer les mâles des femelles de cette espèce.

Le processus s’est déroulé lentement, mais le dragon pèse désormais 160 grammes, un poids typique pour un mâle. « Nous avons effectué un examen par ultrasons pour déterminer quels organes reproducteurs étaient présents », détaille Fair. « De façon surprenante, nous avons découvert que le spécimen ne possédait plus de tissu ovarien et que des testicules matures s’étaient développés. »

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Une première chez un spécimen adulte

Pour l’équipe de l’aquarium, ce changement de sexe représente une première pour un dragon forestier de Boyd, ainsi qu’un phénomène inédit chez un reptile adulte. « Bien qu’un tel changement soit courant chez différentes espèces de poissons et d’amphibiens, et ait également été documenté chez certains agames barbus lors de leur développement prénatal, découvrir qu’il pouvait également se produire chez des reptiles adultes a été un choc », estime Fair.

Ne disposant pas des technologies pour déterminer si ce changement est dû à une génétique particulière ou découle d’une réaction élaborée chez les femelles, visant à assurer la pérennité de l’espèce en l’absence de mâles, le SEA Life Aquarium explore actuellement avec des scientifiques la possibilité de réaliser de telles analyses, mais rappelle que des implications éthiques sont en jeu, étant donné qu’il s’agit d’un animal ambassadeur et non d’un spécimen dédié à la recherche.

La femelle restante pondant fréquemment des œufs, l’équipe vérifie si ceux-ci ont été fécondés, et surveille également étroitement le comportement des deux reptiles.

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