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Bidonville antique : Pompéi a été réoccupée peu après la tragique éruption du Vésuve

« Les nouvelles fouilles révèlent une sorte de camp géant ou de favela, établi au coeur des ruines encore reconnaissables de la Pompéi d’autrefois »

Pompéi
— Darryl Brooks / Shutterstock.com

De récentes fouilles ont révélé de nouveaux témoignages de la réoccupation de Pompéi après la tristement célèbre éruption du Vésuve, à la fin du premier siècle de notre ère.

Une vie (précaire) après la tragédie

Il apparaît aujourd’hui plus clair que jamais que Pompéi a eu une vie peu de temps après la tragédie. Un ensemble sans précédent de preuves matérielles mises au jour dans une section résidentielle de la ville (Insula Meridionalis) montre que certains des survivants les plus pauvres n’ont eu d’autre choix que de revenir vivre dans ses décombres, côtoyant marginaux et pillards. Parmi elles, des tessons de céramique antique et des fragments de marbre postérieurs à l’éruption, ainsi que les restes d’un nouveau-né enterré entre 100 et 200 de notre ère.

Selon le communiqué officiel, il s’agissait d’un campement informel où les gens vivaient dans des conditions précaires, sans les infrastructures et les services typiques d’une ville romaine. Les étages supérieurs de certains bâtiments étaient « squattés », et les rez-de-chaussée transformés en caves équipées de fours. L’endroit aurait été complètement abandonné au cours du Ve siècle de notre ère.

« La destruction de la ville par le Vésuve a monopolisé l’attention », explique Gabriele Zuchtriegel, directeur du parc archéologique de Pompéi. « Les nouvelles fouilles révèlent une sorte de camp géant ou de favela, établi au coeur des ruines encore reconnaissables de la Pompéi d’autrefois. »

Si des indices ténus de cette réoccupation avaient été identifiés par le passé, ceux-ci auraient été balayés, ou détruits, lors des excavations frénétiques visant à révéler des fresques colorées et des villas opulentes remarquablement intactes.

Pompéi
— Alican Ozkeskin / Shutterstock.com

Un site unique

On estime qu’entre 15 et 20 % des habitants de Pompéi, qui en comptait alors une vingtaine de milliers, ont péri lors de l’éruption de 79 de notre ère. Ayant duré environ 32 heures, cet évènement dramatique a enseveli cette cité romaine prospère et sa voisine Herculanum sous une épaisse couche de matériaux volcaniques.

Un tel écrin a largement contribué à la préservation de ses bâtiments et de nombreux objets, offrant un aperçu unique de la vie antique, ainsi que des corps des victimes de la catastrophe. Redécouvert à la fin du XVIe siècle, ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco est encore loin de nous avoir livré tous ses secrets : un tiers de ses 22 hectares attendent encore d’être fouillés.

Les dernières découvertes y ayant été réalisées comprennent deux sculptures grandeur nature ornant un tombeau imposant et l’ultime refuge d’une famille romaine espérant échapper à la fureur du Vésuve.

Par Yann Contegat, le

Source: The Guardian

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