En Syrie, les destructions engendrées par la guerre se multiplient depuis plusieurs années et des paysages sont désormais remplis de gravats. La reconstruction prendra du temps, et surtout des moyens colossaux. Pascal Peduzzi de l’ONU Environnement estime que recycler ces gravats pourrait être une solution très intéressante afin de limiter les dégâts causés à la nature.
Le triste exemple du Liban
Reconstruire des villes entières prend du temps, des moyens et a un coût non négligeable sur l’environnement local. En effet, il faut puiser des ressources très importantes dans les carrières à proximité, qui ne peuvent tout simplement pas suivre un rythme de plus en plus effréné. Au Liban par exemple, qui a été victime d’une longue guerre civile entre 1975 et 1990, la reconstruction a eu un impact très négatif sur l’écosystème. Des paysages sont totalement détruits par l’exploitation de ces terres.
Plusieurs carrières illégales avaient alors été utilisées, et sont toujours visibles dans le paysage. Dans les montagnes particulièrement, les défenseurs de l’environnement se sont indignés. Cela provoque une importante pollution, une dégradation systématique du paysage et par conséquent de sa faune et de sa flore. Ainsi, dans le cadre de l’exemple de la Syrie, un pays voisin qui subit actuellement une situation similaire, les chercheurs tentent de trouver des solutions afin de ne pas rencontrer le même problème.
Recycler des gravats ?
C’est une solution universelle, qui est disponible à la fois pour les pays devant se reconstruire après une guerre civile, mais également pour des pays en paix. Le chercheur Peduzzi remarque que la Grande-Bretagne avait introduit une taxe sur la mise en décharge des matériaux de construction et depuis, les constructeurs les recyclent “notamment pour réduire leurs coûts”. Rien de nouveau donc, mais il faudrait multiplier ce genre d’initiatives.
Bien évidemment, les chercheurs sont conscients que l’extraction de sable, ou de gravier, est inévitable. L’objectif est donc de réduire les cadences. Pour cela, leur idée est de la limiter aux plages. Que ce soit pour les habitants locaux, les agriculteurs, la faune et la flore locales, tout le monde serait bénéficiaire d’une telle initiative.
Également, dans le cadre d’une exploitation de carrière, des règles strictes de procédure doivent être suivies. Au Liban, ce n’était pas le cas et la plupart des carrières étaient illégales. En revanche, quand le protocole est suivi, il est possible de remplir le trou creusé par des déchets inertes et d’instaurer une terre végétale, ou encore de replanter une forêt. Plus que jamais, le recyclage, y compris celui des gravats, est une solution pour limiter notre impact sur l’environnement. Pour les pays qui doivent reconstruire après une guerre difficile et coûteuse, ce serait l’occasion de limiter les dépenses budgétaires…
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Géo
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