Image d’illustration — Alexey Godzenko / Shutterstock.com

Une équipe internationale de chercheurs a récemment identifié la plus grande bactérie au monde. Visible à l’œil nu, cette espèce massive est originaire des mangroves de Grande-Terre, en Guadeloupe.

Une espèce « géante »

Décrit dans la revue bioRxiv, cet organisme unicellulaire semblable à une fine ficelle peut mesurer jusqu’à 2 centimètres de long. L’ensemble de son ADN est stocké à l’intérieur d’une poche membraneuse, ce qui le distingue non seulement de la plupart des bactéries (dont le matériel génétique flotte, non lié, à l’intérieur de leurs cellules), mais également des autres procaryotes, groupe d’organismes simples comprenant le archées.

Contrairement aux procaryotes, les cellules des eucaryotes (animaux, plantes, champignons) renferment un noyau et d’autres organites liés à une membrane. Avec deux poches distinctes (la première contenant son matériel génétique et la seconde remplie d’eau et représentant plus de 70 % de son volume total), l’énorme bactérie nouvellement découverte se situe donc à la frontière entre ces deux types d’organismes.

Selon les chercheurs, ce deuxième compartiment permet de confiner l’ensemble du contenu cellulaire contre la membrane extérieure, ce qui facilite la diffusion des molécules vitales à travers cette dernière ainsi que l’évacuation des toxines.

« Il pourrait s’agir d’un chaînon manquant dans l’évolution des cellules complexes »

Sur la base des similitudes avec une grande bactérie mangeuse de soufre du genre Thiomargarita (présentant le même type de poche remplie d’eau) et d’une analyse génétique minutieuse, les auteurs de l’étude ont conclu que la nouvelle bactérie pourrait appartenir au même genre et ont proposé de la nommer T. magnifica.

« Il pourrait s’agir d’un chaînon manquant dans l’évolution des cellules complexes », estime Kazuhiro Takemoto, biologiste à l’Institut de technologie de Kyushu.

« Les bactéries sont trop souvent considérées comme des formes de vie microscopiques et particulièrement simplistes, voire des sacs de protéines », commente Chris Greening, microbiologiste à l’université Monash. « T. magnifica montre que cette conception ne pourrait être beaucoup plus éloignée de la vérité. »

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