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Le ralentissement apparent de l’Univers déconcerte les astronomes

L’expliquer impliquerait une révision profonde du modèle cosmologique dominant

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— Jurik Peter / Shutterstock.com

De nouvelles données indiquent un développement de la structure de l’Univers à grande échelle nettement plus lent que prévu, remettant potentiellement en question nos modèles cosmologiques.

Croissance cosmique ralentie

L’évolution de l’Univers est en grande partie régie par deux forces antagonistes : l’énergie noire qui pousse l’ensemble du cosmos à s’étendre, et la gravité qui rassemble la matière. Selon le modèle dominant, appelé ΛCDM, cela devrait impliquer que le réseau cosmique de galaxies devient de plus en plus dense, et que les vides cosmiques se développent.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Physical Review Letters, Nhat-Minh Nguyen, de l’université du Michigan, et ses collègues ont comparé la structure de l’Univers primitif à son état plus récent (provenant principalement de relevés galactiques), et ont noté un ralentissement inattendu de sa croissance.

« Les données amassées par les instruments sondant l’Univers à différentes époques et échelles indiquent toutes la même chose, à savoir un développement nettement plus lent que ne le prévoit le modèle standard », détaille Nguyen.

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— NASA images / Shutterstock.com

Selon l’équipe, l’écart observé (3,7 sigmas) avec le modèle ΛCDM implique une probabilité d’une chance sur 4 600 qu’un tel ensemble de données apparaisse comme un hasard statistique si le modèle standard décrivait correctement le cosmos.

Une large révision du modèle standard

Pour l’heure, l’origine de cet apparent ralentissement, ainsi que la manière dont le modèle ΛCDM devrait être ajusté pour en tenir compte, restent obscurs. Mais il semble que le simple ajout d’énergie noire ne suffira pas.

« Sa révision pourrait impliquer de nouvelles particules ou interactions, c’est à dire de nouvelles forces, potentiellement entre les particules de matière noire », estime Nguyen. « Si la matière noire interagit ou se désintègre différemment de ce que nous avions prévu, cela pourrait expliquer les mesures réalisées, mais nous aurons besoin d’autres observations pour en avoir le cœur net. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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  • Pour simpliste qu’est l’idée, ce constat pourrait s’expliquer par l’hypothèse de multivers, l’expansion de l’un venant contrarier celle de l’autre.

    Par ailleurs, de ce que je crois avoir compris, la théorie de la relativité régirait jusque-là les lois de l’infiniment grand, donc à l’échelle cosmique. La physique quantique quant à elle, celles de l’infiniment petit, à l’échelle atomique et subatomique.

    Pourtant indissociables elles se chercheraient encore des ponts afin de concilier leur apparente dissemblance.

    Peut-être y aura-t-il bientôt, grâce au développement de l’IA, une capacité de calculs et de vérifications qui ouvrira une voie vers un début de compréhension de ce phénomène.