pythagore
© Wellcome Images/Wikimedia Commons/CC-BY-4.0

Pythagore, le maître de sagesse grec dont le nom est associé à la géométrie, n’était pas seulement un génie des mathématiques. Il a également apporté d’importantes contributions à la philosophie, à la théorie musicale et même à la religion. Mais même les esprits les plus brillants peuvent avoir des angles morts, et Pythagore se serait notamment trompé sur la logique de la beauté de la musique.

La consonance musicale selon Pythagore

Si Pythagore est surtout connu pour le théorème mathématique qui porte son nom, ce maître de sagesse s’est également intéressé à de nombreux domaines des sciences, de la philosophie et de l’anthropologie au cours de son existence. Pythagore avait notamment une opinion bien arrêtée sur la musique. D’après ce philosophe grec, la consonance musicale – c’est-à-dire la combinaison agréable de notes de musique – découlait de simples rapports de nombres entiers entre leurs fréquences.

Il en est arrivé à cette conclusion en observant le cliquetis harmonieux de marteaux de différentes tailles, et l’a lié au concept d’une « musique des sphères » harmonieuse gouvernant l’Univers. Cette théorie est très importante, car elle a jeté les bases des systèmes d’accordage musical occidentaux pendant des siècles. Cependant, la recherche moderne suggère que d’autres facteurs au-delà de ces rapports contribuent également à notre perception de la consonance musicale.

La musique : plus qu’une logique mathématique

D’ailleurs, une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université de Cambridge, de l’université de Princeton et de l’Institut Max Planck d’esthétique empirique remet en question la croyance de longue date selon laquelle l’harmonie musicale est principalement déterminée par des ratios mathématiques spécifiques, comme le propose Pythagore. Les résultats de l’étude publiée dans la revue Nature Communications suggèrent que la consonance musicale n’est pas universellement régie par des relations mathématiques précises, mais par divers facteurs, principalement le contexte culturel et les instruments utilisés.

Plus précisément, l’étude a montré que dans des contextes d’écoute normaux, les gens ne préfèrent pas vraiment que les accords soient parfaitement alignés dans ces rapports mathématiques tels que décrits par Pythagore. « Nous préférons de légères déviations. Nous aimons les petites imperfections parce que cela donne vie aux sons, et cela nous attire », a déclaré le Dr Peter Harrison, coauteur de l’étude. L’étude a également permis de constater que les rapports entiers tant appréciés par Pythagore pouvaient être complètement ignorés lorsqu’on écoute des instruments qu’on ne connait pas bien.

« Lorsque nous utilisons des instruments comme le bonang, les nombres spéciaux de Pythagore disparaissent et nous rencontrons des modèles de consonance et de dissonance entièrement nouveaux », a expliqué le Dr Harrison. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont créé un laboratoire en ligne dans lequel plus de 4 000 personnes ont participé à 23 expériences comportementales. Les participants ont notamment écouté des accords et ont été invités à attribuer à chacun une note numérique d’agrément ou à utiliser un curseur pour ajuster des notes particulières dans un accord afin de le rendre plus agréable. Les expériences ont exploré les accords musicaux sous différentes perspectives. Les chercheurs ont été particulièrement surpris de constater une préférence significative pour de légères imperfections. Par ailleurs, le théorème de Pythagore a été découvert sur une tablette antérieure de 1 000 ans au savant grec.

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