Afin d’obtenir un aperçu de la puberté au Paléolithique, des chercheurs se sont récemment penchés sur les restes de 13 jeunes individus, qui vivaient en Europe il y a environ 25 000 ans.
Âge ingrat préhistorique
Publiés dans le Journal of Human Evolution, ces travaux ont impliqué l’analyse de régions spécifiques des squelettes à l’aide de diverses techniques, qui ont notamment permis aux chercheurs de déduire à quel âge les menstruations et la mue de la voix apparaissaient chez nos ancêtres de l’ère glaciaire.
« Il peut parfois être difficile pour nous de nous connecter au passé lointain, mais nous avons tous traversé la puberté même si nous l’avons vécue différemment », estime April Nowell, co-auteure de l’étude. « Notre recherche permet d’humaniser ces adolescents d’une manière que la simple étude d’outils en pierre ne permet pas. »
S’il s’est avéré que la puberté débutait en moyenne, comme chez la plupart des populations humaines modernes, vers 13 ans et demi, et prenait fin entre 16 et 21 ans, les premières règles étaient bien plus tardives (16 ou 17 ans) et le développement des garçons globalement plus lent. Ce qui serait probablement lié à des conditions de vie particulièrement rudes.
Selon les auteurs de l’étude, les individus étudiés, semblant pourtant en relativement bonne santé, étaient âgés d’une dizaine à une vingtaine d’années au moment de leur mort, ce qui n’avait rien d’étonnant à cette époque. On estime en effet que 20 à 26 % des enfants de chasseurs-cueilleurs mouraient au cours de leur première année de vie, et entre 43 et 49 % avant l’âge de quinze ans.
Un cas de nanisme chondroplastique
Parmi les restes examinés, ceux d’un individu surnommé « Romito 2 », qui vivait dans le sud de l’Italie il y a 11 000 ans, ont particulièrement retenu l’attention des chercheurs. Âgé de 16 ans au moment de sa mort, il mesurait entre 1 mètre et 1,30 mètre seulement, ce qui en ferait le cas humain de nanisme chondroplastique le plus ancien connu.
Bien que l’analyse squelettique suggère qu’il avait mué et été physiquement capable d’engendrer une descendance, le fait qu’il ait été inhumé dans les bras d’une femme plus âgée, potentiellement sa mère, semble indiquer qu’il était considéré par les membres de sa communauté comme un enfant plutôt qu’un adulte.
Par ailleurs, le visage d’un homme atteint de nanisme qui vivait il y a 1 000 ans a été reconstitué.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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