La psychose est une condition complexe qui est bien documentée dans le domaine de la médecine psychiatrique, mais qui reste parsemée d’incertitudes et de méconnaissances. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont apporté plus d’éclaircissement sur ce trouble, notamment sur les mécanismes cérébraux à son origine.
Les troubles psychotiques : de quoi s’agit-il ?
Notre cerveau peut parfois nous faire voir, entendre et ressentir des choses qui n’existent pas réellement. Dans les cas les plus graves, cela peut notamment résulter de troubles psychotiques. Reconnu comme étant un trouble mental caractérisé par une déconnexion avec la réalité, la psychose peut être une conséquence ou un symptôme d’autres maladies, comme la schizophrénie, le trouble bipolaire et diverses formes de dysfonctionnement cérébral. Les troubles psychotiques peuvent également survenir après la consommation de substances psychoactives, d’un traumatisme ou même d’un manque de sommeil chronique.
En ce qui concerne les causes physiologiques de la psychose, des recherches ont montré que les symptômes de ce trouble sont liés à la dérégulation de l’activité dopaminergique. Mais la cause profonde du problème est plus complexe que cela. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université Stanford ont notamment révélé les mécanismes cérébraux sous-jacents à la psychose, des mécanismes jusque-là inconnus. Et d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry, ce sont deux systèmes cérébraux défectueux qui sont à l’origine de la psychose.
Un mécanisme complexe
Le premier système impliqué est une sorte de filtre – appelé réseau de saillance du cerveau – qui permet de diriger l’attention vers ce qui est important et d’assurer un équilibre cognitif approprié en réponse aux stimuli externes. Le dysfonctionnement de ce filtre était notamment observé au niveau de l’insula antérieure du cortex insulaire du cerveau. Le second système est un prédicteur impliqué dans l’anticipation des récompenses. La différence de fonctionnement cérébral de ce prédicteur a été observée au niveau du striatum ventral et des voies associées à la dopamine.
Les chercheurs ont pu découvrir ces mécanismes en étudiant le cas de 445 personnes atteintes de maladies telles que l’autisme, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, la psychose précoce et la microdélétion 22q11 (une maladie génétique fortement associée à la psychose et la schizophrénie). Des scintigraphies cérébrales ont été réalisées sur ces individus et les analyses des résultats avec un algorithme d’apprentissage automatique ont permis d’identifier des différences de fonctionnement dans les deux systèmes cérébraux susmentionnés.
Ces résultats ont notamment confirmé et mis en exergue le mécanisme par lequel la microdélétion 22q11 finissait par engendrer des troubles psychotiques chez de nombreux patients souffrant de ce trouble génétique. D’après les scientifiques, cela signifie que la microdélétion 22q11 peut être un moyen utile d’analyser les symptômes et le risque de psychose, mais aussi de schizophrénie. Dans une perspective plus élargie, cette nouvelle étude a le potentiel d’aboutir à de nouveaux moyens plus ciblés de prévention et de traitement des troubles psychotiques. Par ailleurs, voici 9 troubles psychologiques impressionnants et méconnus.