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Le racisme de milliers de policiers épinglé par les citoyens : le gouvernement se saisit du dossier

« Pute à nègre », « chanteurs juifs », « gros bougnoule »... des propos ignobles prononcés par ceux censés nous protéger

Depuis quelques mois, de nombreux scandales émaillent la police mais aujourd’hui, ils semblent prendre une nouvelle ampleur. En effet, le récit des violences policières toujours plus renseignées et le racisme prégnant de cette institution en France font pour de nombreuses personnes grandement écho à la situation des Etats-Unis, dont les rues se remplissent tous les jours de nouveaux manifestants qui luttent contre le racisme de leur propre pays.

Le racisme au coeur de nombreuses violences policières

Adama Traoré, Cedric Chouviat, Zyed et Bouna, Zineb Redouane… Autant de noms différents qui s’égrenent au cours des années, victimes malheureuses des violences policières en France. Ces personnes ont beau être décédées dans des communes et des circonstances différentes, elles ont quand même un point commun: celui d’avoir été tuées par une ou plusieurs personnes censées les protéger. Si de nombreuses personnes invoquent la légitime défense ou l’accident comme causes de ces décès, certains de ces assassinats semblent malheureusement motivés par des questions racistes. Nous pensons notamment à la mort d’Adama Traoré, décédé à la suite d’un plaquage ventral effectué par trois officiers de police différents sur sa personne, ce qui a eu pour conséquence de l’asphyxier.

— IDN / Shutterstock.com

Mais la violence policière ne s’exprime pas que dans ces décès révoltants. Elle s’exprime également dans les messages et propos tenus par des milliers de policiers sur les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp, précisément épinglés ces derniers jours. Nous rappelons qu’en janvier dernier, l’IGPN avait été saisie après qu’un policier noir, sous-brigadier à l’Unité d’assistance administrative et judiciaire à Rouen, ait découvert un groupe WhatsApp dans lequel ses collègues s’échangeaient des centaines de messages à caractères sexistes, antisémites et racistes dont certains faisaient clairement référence à lui. Il a donc porté plainte contre six de ses collègues et les individus ont été signalés à la justice. Malheureusement, six mois plus tard, Alex (le sous-brigadier qui a porté plainte) n’avait toujours pas été auditionné pour donner sa version des faits, et ses collègues exerçaient toujours sans problèmes : ils n’avaient pas été suspendus et leurs téléphones n’avaient jamais été confisqués. L’avocate du plaignant craint donc que les preuves soient altérées voire supprimée, alors même que le procureur de Rouen a déclaré à Mediapart que « l’enquête confiée à l’IGPN est toujours en cours ».

Dans l’audio que vous pouvez entendre ci-dessous, c’est un florilège d’insultes terrifiantes que nous pouvons entendre, et qui sont très difficiles à supporter : les policiers parlent de « Pute à nègre », de « chanteurs juifs », de « gros bougnoule » et l’un d’entre eux allant même jusqu’à dire qu’il « n’attend qu’une chose, c’est que tous ces gens crèvent. Je n’ai plus envie de sauver les gens. Je me dis que tous ces gens doivent crever. Ça régénérera l’espèce humaine et surtout la race blanche. » Autant de propos ignobles prononcés par ceux censés nous protéger.

Des milliers de policiers inscrits sur un groupe Facebook raciste

Mais l’existence de ce groupe WhatsApp paraît bien dérisoire après les nouvelles découvertes faites récemment par l’organisme StreetPress : en effet, le site d’investigation a découvert un groupe Facebook privé nommé « TN Rabiot Police Officiel« , dont plus de 8000 personnes sont membres. Sur ce groupe, c’est une avalanche de haine que nous pouvons trouver, entre publications racistes ironisant sur la mort de jeunes personnes racisées comme Zyed et Bouna, commentaires sexistes sur l’intervention de Camélia Jordana ou des appels aux meurtres.

Même si officiellement, les règles du groupe proscrivent tout propos haineux, ces derniers sont quotidiens et tous plus horribles les uns que les autres. Mais ce groupe n’est malheureusement pas le seul, puisque ce lundi 8 juin, StreetPress a découvert l’existence d’un second groupe, dont cette fois-ci font partie 9 000 personnes, dont beaucoup sont membres des forces de l’ordre. Celui-ci est cette fois-ci appelé « FDO 22 unis » et n’est découvert que 4 jours après le premier. SOS Racisme a saisi le parquet « afin que des poursuites soient enclenchées« .

De tels propos sont inacceptables dans l’absolu, et encore plus quand nous pensons à quel point notre France est belle quand elle est métissée, riche de cultures différentes et de personnes d’horizons différents. Ces propos sont profondément indignes. Conscient que de tels propos étaient inacceptables, le parquet de Paris a ouvert une enquête, confiée par la suite à  la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Des membres du bureau de Christophe Castaner se sont donc exprimés sur la situation et ont déclaré que « S’ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l’honneur de la police et de la gendarmerie nationales ». Cela fait écho aux propres affirmations du Ministre de l’Intérieur qui mercredi dernier rapportait que « chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes » ferait « l’objet d’une enquête, d’une décision, d’une sanction. »

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