Des « produits chimiques éternels » retrouvés dans les animaux sur tous les continents sauf un

Selon une analyse, des « produits chimiques éternels » sont présents dans le corps des animaux du monde entier. Les produits chimiques dits « éternels » sont non seulement durables, mais aussi omniprésents.

Produits chimiques éternels : le monde entier est contaminé

Selon une étude récente, plus de 330 espèces d’animaux, de l’ours polaire à l’écureuil, contiennent dans leurs tissus une classe de produits chimiques connus sous le nom de substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS.

Parce qu’elles ne se décomposent pas comme de nombreux autres produits chimiques, ces substances sont connues sous le nom de « produits chimiques éternels« . Des études humaines ont établi un lien entre ces substances et un risque accru de cancer, d’insuffisance pondérale à la naissance, d’altération de l’immunité des nouveau-nés, de maladies thyroïdiennes et d’autres problèmes de santé.

L’Environmental Working Group (EWG) a compilé les données de plus de 100 études menées au cours des cinq dernières années. Leur objectif est de créer une carte montrant où les scientifiques ont trouvé des toxines dans les animaux du monde entier. Tous les continents, sauf l’Antarctique, contiennent ces composés, mais aucune expérience n’y a été menée.

Cette analyse de l’Environmental Working Group montre que plus de 120 substances toxiques différentes ont été trouvées dans le sang ou le corps d’oiseaux, de tigres, de singes, de pandas, de chevaux, de chats, de loutres et d’autres espèces.

Selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la plupart des gens ont été exposés aux PFAS. Cela signifie que ces composés sont présents dans le sang de presque tout le monde, y compris des nouveau-nés. « Le problème de la contamination par les PFAS va au-delà des humains. Il affecte les espèces du monde entier », a déclaré David Andrews, scientifique principal de l’EWG, dans un communiqué.

Les PFAS se répandent de diverses manières

Selon l’Agence de protection de l’environnement, il existe environ 12 000 formes différentes de PFAS. Ils sont utilisés dans un large éventail de produits commerciaux, de consommation et industriels. Ils entrent dans la composition de peintures, de produits de nettoyage, de mousses anti-incendie, de vêtements et de moquettes résistantes à l’eau.

L’une des liaisons moléculaires les plus fortes en chimie, la liaison carbone-fluor, est présente dans toutes les molécules de PFAS. Comme elles ne se décomposent pas complètement dans l’environnement ou dans les tissus vivants, elles sont bénéfiques pour les ustensiles de cuisine antiadhésifs, par exemple, mais elles sont aussi pratiquement indestructibles.

Dans une enquête menée en mars 2022, Consumer Reports a trouvé des PFAS dans de nombreux emballages de produits alimentaires et de plats à emporter. Et il a noté un problème particulier : « Les emballages laissés dans les décharges ont le potentiel de contaminer l’eau et le sol à l’avenir et, s’ils sont incinérés, ils contamineraient l’air. »

L’acide perfluorooctanoïque, ou PFOA, présent dans le Téflon, et le sulfonate de perfluorooctane, ou PFOS, deux des composés PFAS les plus courants, ont fait l’objet d’un nouvel avis sanitaire.

À l’heure actuelle, les effets des SPF sur la santé des animaux n’ont pas été étudiés en profondeur. Cependant, les animaux sauvages du monde entier sont confrontés à la perte de leur habitat, au changement climatique et, dans certains cas, au braconnage. Ce nouveau rapport suggère que la pollution par des produits chimiques omniprésents pourrait constituer une autre menace pour la survie de nombreuses espèces.