— Russ Heinl / Shutterstock.com

De nouvelles recherches menées aux Pays-Bas ont permis de dater avec plus de précision un établissement viking au Canada, confirmant que ce peuple était déjà présent en Amérique du Nord en 1021.

Une heureuse bizarrerie cosmique

Bien que les Vikings soient connus pour avoir parcouru de vastes distances à bord de leurs emblématiques drakkars et que des incursions dans de mystérieuses terres à l’ouest aient été décrites dans d’anciennes sagas, ces récits avaient été considérés comme fantaisistes jusqu’à la découverte d’établissements nordiques sur le site de l’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, des chercheurs de l’université de Groningue ont réalisé la datation la plus précise à ce jour de ces structures.

Les trois morceaux de bois étudiés présentaient des traces évidentes de coupe et de tranchage par des lames en métal, un matériau que les Américains des Premières nations n’utilisaient pas à l’époque. Leur datation précise a été rendue possible par une heureuse bizarrerie cosmique : en 992, une tempête solaire épique a produit un signal radiocarbone clair dans les anneaux (ou cernes) des arbres.

« La nette augmentation de la production de radiocarbone s’étant produite entre 992 et 993 a été détectée dans les cernes d’arbres du monde entier », détaille Michael Dee, auteur principal de l’étude. « Chaque échantillon de bois présentait ce signal radiocarbone 29 anneaux de croissance ‘avant’ le bord de l’écorce de l’arbre, ce qui nous a permis de conclure que la coupe avait eu lieu en l’an 1021 de notre ère », ajoute Margot Kuitems, co-auteure de l’étude.

Morceau de bois présentant des traces de taille — © Petra Doeve / University of Groningen

S’il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre concernant les incursions vikings sur le continent américain (l’ensemble actuellement restreint de preuves de leur présence suggérant une entreprise de courte durée et un héritage culturel réduit), les auteurs de l’étude estiment que plusieurs établissements nordiques attendent encore d’être découverts.

Des raisons mystérieuses

Les preuves botaniques de l’Anse aux Meadows démontrent que les Vikings exploraient des régions situées bien plus au sud que leur colonie de Terre-Neuve, tandis que les sagas islandaises (des histoires transmises oralement ayant par la suite étaient transcrites) suggèrent des rencontres entre ces derniers et les peuples indigènes du continent. Le voyage jusqu’à ce site lointain aurait demandé aux intrépides explorateurs des semaines de navigation sur des mers potentiellement violentes, ce qui soulève la question suivante : pourquoi sont-ils partis ?

Selon la Grœnlendinga Saga, les Vikings connaissaient déjà l’existence des Amériques au moment où ils ont entrepris de les atteindre. Un marin islandais du nom de Bjarni Herjolfsson et son équipage auraient repéré l’Amérique du Nord alors qu’ils dérivaient dans l’Atlantique Nord, plusieurs décennies avant que le célèbre marin viking Leif Eriksson et son équipage n’atteignent ses côtes.

Ces dernières semaines, il a été confirmé que la carte du Vinland, attribuée aux Vikings et considérée comme l’une des plus anciennes représentations de l’Amérique du Nord, était un faux, tandis que l’étude d’un texte ancien a suggéré que les Italiens avaient déjà connaissance du continent en 1345.

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Hellen
Hellen
2 années

Il y a de très nombreuses preuves de la présence de vikings et de l’héritage énorme qu’ils ont laissé sur tout le continent américain du nord au sud et ça a démarré au moins 2 siècles avant 1021. .Et bien avant eux ce sont des moines irlandais qui ont posé… Lire la suite »

Franck
Franck
2 années

Baah, tout le monde sait que Christophe Colomb n’a rien découvert…même les viking y ont débarqué après les africains et les chinois. J’aime bien les Viking, mais sérieux…leur apparition est trop récent. Mais bon, avec l’esclavage, la colonisation, le néocolonialisme…ce n’était pas évident de dire la la vérité.